Al
Khalil : chrétiens et musulmans jettent un pont entre la Syrie et la France
Des personnes proches de la communauté Al-Khalil de Mar Mousa en Syrie, très
engagée dans le dialogue entre chrétiens et musulmans, se réunissent depuis un
an à Paris et dans plusieurs régions sous l'impulsion du jésuite italien Paolo
Dell'Oglio, avec l'idée de développer le dialogue islamo-chrétien.
En ces temps tourmentés, c'est une initiative pleine
de promesses et pourtant très peu connue qui vient de voir le jour à Paris. Un
pont jeté entre chrétiens et musulmans mais aussi entre la Syrie et la France.
Une soixantaine de personnes proches de la communauté Al-Khalil de Mar Mousa se
réunissent depuis un an avec l'idée de développer Al-Khalil en France.
A l'origine du projet, Valérie Clerc, chercheur à
l'Institut français du Proche-Orient et familière de Mar Mousa qu'elle a
fréquenté pendant ses années en Syrie. Il y a un an, elle jette les bases du projet avec un
groupes d'amis. Un projet autour de la prière : «Lorsqu'on est à Deir Mar
Mousa, (ce qui moi me faisait toujours revenir), ce qui réunit, ce sont les
temps de prière avec la communauté : prière communautaire, prière en silence
ensemble, messe avec la communauté. Ce qui n'est pas exclusif, car la prière à
Deir Mar Mousa est pétrie de sa spiritualité, résonne de ce qui fait sa
spécificité : être tout entière à l'Eglise et tout entière à l'ouverture à
l'autre.»
Mar Mousa, donc, c'est le nom d'un monastère syrien, né au VIe
siècle et resté abandonné jusqu'à ce qu'un jésuite italien, Paolo Dell'Oglio, le
fassse renaître de ses cendres en 1984. Il y fonde alors Al-Khalil, une
communauté religieuse mixte, dont le charisme est de développer le dialogue
islamo-chrétien. Expulsé de Syrie par le gouvernement de Bachar el-Assad, Paolo
Dell'Oglio poursuit son oeuvre de témoignage, de pacification et de dialogue à
travers le monde, pour que son pays d'adoption redevienne un "pays libre", comme
il le confiait
récemment à La Vie.
Sous son impulsion, Al-Khalil en
France organise donc des "réunions" hebdomadaires". Certaines, à
distance, permettent de prier ensemble et avec Mar Mousa tout en étant
physiquement loin les uns des autres grâce à l'envoi hebdomadaire d'un mail,
support d'une prière commune. Les autres, moins nombreuses, réunissent
«physiquement» des chrétiens et des musulmans pour prier et partager, à Paris
et un peu partout en France.
Mais comment prier ensemble?
«Dans le Notre Père, il y a une question derrière le pronom
«notre» : qui sommes nous devant Dieu le Père? A Mar Mousa, j'insiste
énormément là dessus : que mettons nous derrière ce "nous" ? Par un effort de
l'âme, nous, chrétiens et musulmans, nous devons essayer d'agrandir ce "nous"
jusqu'à notre ennemi car nous sommes des peuples sacerdotaux et nous prions pour
le monde», explique Paolo Dell'Oglio, qui a profité de son passage en
France pour assister à une des réunions d'Al-Khalil à Paris.
A
terme, le groupe aimerait se doter d'un lieu d'implantation pour la
communauté, lieu chrétien dédié à l'Islam dans une banlieue marquée par une
présence chrétienne et musulmane : «Dans l’idée de Paolo, des couples, des
engagés laïcs ou, éventuellement, des moines y résideraient, faisant en sorte
que les musulmans se sentent aimés et bien accueillis. C'est encore à
définir». par
Pour découvrir le monastère Mar Mousa :
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