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Monday, September 10, 2012

USA, Les démocrates réintègrent Dieu à leur programme

Dieu et Jérusalem ébranlent la convention démocrate

Pourquoi les démocrates avaient-ils enlevé toute mention de Dieu et de Jérusalem comme capitale de l'Etat d'Israël dans leur plate-forme, rompant avec une tradition vieille de plusieurs décennies? La question a déboulé comme un ouragan dans l'arène Time Warner de Charlotte mercredi soir, au lendemain de la publication du texte, menaçant de bousculer l'agenda de l'impressionnante et joyeuse machine de la convention démocrate. Il était difficile mercredi soir de savoir qui avait pris l'initiative de ces omissions, mais elles semblaient donner des sueurs froides aux élus qui acceptaient de répondre à la question.

Visiblement très embarrassé, le président de la convention Antonio Villaraigosa s'est empressé de proposer un vote rapide
pour rétablir la version de 2008. Crédits photo : ALEX WONG/AFP
Interrogé par Le Figaro dans la soirée, le sénateur de Pennsylvanie Robert Casey Jr a raconté qu'il avait «été très critique de la version originale» de la plate-forme, quand il l'avait découverte ce mercredi matin. «Cela ne reflète pas ce qui est ressenti largement par les démocrates. J'ai fait connaître comme d'autres mes sentiments et j'ai pensé qu'il était important de clarifier des positions que nous défendons depuis très longtemps», a lancé cet élu catholique qui avait été l'un des premiers à soutenir la candidature d'Obama en 2008. Le sénateur disait ignorer, qui, au sein de la Commission en charge de rédiger la plate-forme du parti avait pris cette initiative, mais selon les télévisions américaines, le président Obama serait intervenu personnellement pour demander que les deux termes soient réintroduits.
Selon les télévisions américaines, l'affaire a en effet suscité une véritable levée de boucliers parmi les donateurs juifs du parti et les communautés chrétiennes, dont une partie non négligeable compte des électeurs indépendants, susceptibles de basculer côtés démocrate comme républicain. Visiblement très embarrassé, le président de la convention Antonio Villaraigosa s'est empressé de proposer un vote rapide pour rétablir la version de 2008. Mais les délégués paraissaient divisés et beaucoup ont crié «non» lors du vote, forçant Villaraigosa à s'y reprendre à trois fois pour arriver à un «oui» à peu près clair, sous les sifflets des mécontents.
Ces quelques mots sur Jérusalem ou Dieu pourraient paraître anodins, mais ils pèsent lourd aux Etats-Unis, pays très religieux où Dieu est invoqué en permanence dans le débat politique et où la relation avec Israël, allié stratégique, revêt une importance cruciale, notamment dans l'électorat juif. Celui-ci est traditionnellement majoritairement acquis aux démocrates et avait voté à 74% en faveur de Barack Obama en 2008, mais ce pourcentage a un peu faibli selon de récents sondages de l'instiutt Zogby, tombant à 68%. Les relations difficiles du président avec le premier ministre Benyamin Nétanyahou ont été instrumentalisées par les républicains pour tenter de le présenter comme un allié peu fiable d'Israël (ce que réfutent les démocrates soulignant notamment que la coopération militaire israélo-américaine n'a jamais été aussi dynamique). Les commentateurs conservateurs se sont d'ailleurs jetés avec empressement sur le mini-scandale mercredi, soulignant que le parterre démocrate à Charlotte avait «hué Dieu». Omettre de mentionner le créateur «suggère un parti qui est de plus en plus coupé de la majorité du peuple américain», a dénoncé le candidat lui-même. A Charlotte, pourtant, cette diversion a été finalement vite occultée par le discours magistral de l'ancien président Clinton, sans doute un tournant de la campagne. par Laure Mandeville Source 
 
Les démocrates réintègrent Dieu à leur programme
 
Oh. My. God ! Mercredi, en marge de la convention de Charlotte, un débat féroce a éclaté autour de l'abandon de l'adjectif «God-given» («conféré par Dieu») dans la «plateforme» démocrate, un document qui exprime les positions du parti sans avoir la force d'un programme officiel pour un candidat. Après une matinée de cacophonie et de cris effarouchés du parti républicain, les démocrates ont finalement fait marche arrière: Dieu est réintégré au document, ainsi qu'un passage stipulant que Jérusalem est la capitale d'Israël. Le déicide et les dégâts politiques sont évités. Ou pas.
Il a fallu trois tentatives de vote à haute voix pour revenir sur le changement et adopter un nouvel amendement, au grand embarras du maire de Los Angeles, Antonio Villaraigosa. Alors qu'une majorité de 2/3 est nécessaire pour adopter une modification, les «no» font clairement autant de bruit que les «aye».
 
Un billet de un dollars, accompagné de la mention «In God we trust»
(«En Dieu, nous croyons»), devenu le slogan officiel des Etats-Unis en 1956
Dans la matinée, Mitt Romney était monté au créneau sur Fox News : «Notre document fondateur, la déclaration d'indépendance, fait référence à Dieu. Notre slogan national ''In God we trust'' («En Dieu, nous croyons»), aussi. Cela fait partie de notre héritage.» La candidat va même plus loin, qualifiant la position du parti démocrate «d'extrême».
 
Pas de Dieu dans la Constitution
Comme le relève le Los Angeles Times, le candidat républicain oublie que Dieu est absent de la Constitution de 1787 (hormis dans la date accompagnant la signature). Le texte fondateur garantit la liberté de religion mais pose les jalons d'une séparation entre l'Eglise et l'Etat sans directement l'exprimer. Présente sur les billets depuis le XIXe siècle, la phrase «In God we trust» n'est, elle, devenue le slogan officiel des Etats-Unis qu'après un vote du Congrès, en 1956.
Les historiens et les experts en droit débattent de chaque mot de la constitution. L'article VI stipule «qu'aucun test religieux ne peut être requis» d'un élu. D'autres documents donnent cependant des indices sur une philosophie des pères fondateurs très influencée par les Lumières.
En 1797, le président John Adams signe le traité de Tripoli assurant «que le gouvernement des Etats-Unis d'Amérique n'est, en aucune façon, fondé sur la religion chrétienne». En 1802, Thomas Jefferson écrit à une association baptiste. Selon lui, le premier amendement («Aucune loi ne peut conférer un statut institutionnel à une religion») «construit de facto un mur de séparation entre l'Eglise et l'Etat».
 
76% de chrétiens
Dans les faits, la ligne est largement brouillée. Les conventions républicaines et démocrates commencent et se terminent par une bénédiction religieuse. Elle n'est pas nécessairement chrétienne: des leaders juifs ou encore sikh ont été invités à officier. Les participants peuvent encore se rassembler dans une salle de prière et les discours sont remplis de références à Dieu. Le sénateur républicain Marco Rubio, expliquait par exemple à Tampa, que «la valeur américaine la plus importante est la foi dans notre Créateur».
Ce n'est pas tout. L'allégeance au drapeau parle d'«une nation unie sous l'autorité de Dieu», mais la référence a été ajoutée en 1954. De même, prêter serment sur la Bible n'est pas obligatoire, même si c'est devenu une tradition dans la seconde moitiée du XXe siècle.
 
 

 
Selon une étude de 2008 du Pew Center (PDF), trois Américains sur quatre s'identifient comme chrétien (protestant 51%, catholique 22%, mormon 1,7%). Seuls 16% se disent «sans affiliation religieuse» et moins de 4% se revendiquent athée ou agnostique. Oublier de mentionner Dieu n'était donc pas seulement un blasphème pour les démocrates. C'était surtout un mauvais calcul politique.
 
Dieu a-t-il sa place dans le discours politique, selon vous ? par Philippe Berry Source

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