Pietro De Paoli ôte son masque
Christine Pedotti alias Pietro De Paoli. |
Le public chrétien avait fini par s’attacher à cet auteur discret qui lui tendait un miroir dans lequel beaucoup se reconnaissaient. Des lettres, Christine Pedotti en a reçu des centaines. Notamment de prêtres : «À travers le personnage de Marc, j’opère une sorte d’assemblage de tout ce que pouvaient me raconter mes amis prêtres, comme ces réveillons de Noël passés seuls, dans un presbytère… Cela a touché le cœur de ces hommes», analyse la romancière âgée de 52 ans.
Un nom d’emprunt dicté par la sagesse
Au départ, le choix d’un nom d’emprunt lui a été dicté par la sagesse : directrice du département religieux de l’éditeur chrétien Fleurus-Mame, elle craignait que sa production littéraire ne soit préjudiciable à son activité d’éditrice.
La touche masculine, c’est son éditeur qui la lui a soufflée, estimant que cela donnerait plus de poids à ses écrits au sein du clergé. Peu à peu, le personnage de Pietro «s’est mis à vivre», tandis que Christine Pedotti continuait à publier des ouvrages sur la foi, l’Église…
Dénoncer le sexisme au sein de l’Église
Mais en 2008, piquée au vif par une expression mal comprise du cardinal André Vingt-Trois sur l’antenne de RCF, l’ancienne étudiante de l’École Cathédrale fonde le «Comité de la jupe» avec son acolyte Anne Soupa. Objectif : dénoncer le sexisme au sein de l’Église.
Un an plus tard, la «Conférence catholique des baptisé-e-s francophones» voit le jour. «À ce stade, je frisais la schizophrénie», explique l’admiratrice de Bernanos, qui assume sa liberté de parole. Convaincue que l’Église doit rester un lieu de débat, Christine Pedotti, aujourd’hui éditrice indépendante, compte bien «entretenir la voix de Pietro». par François-Xavier Maigre Source
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