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Monday, September 10, 2012

Islam, Vue du Vatican

L’analyse du « réveil arabe » par le Saint-Siège

À quelques jours du déplacement de Benoît XVI au Liban, le nouveau secrétaire du conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, le P. Miguel Ayuso, est intervenu à Istanbul, le 8 septembre, sur la vision qu’a le Vatican du « réveil du monde arabe ».
 
Spécialiste de l’islam, le P. Ayuso, nommé par Benoît XVI en juillet dernier secrétaire du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux reconnaît que, si au début, le « printemps arabe » avait été regardé avec beaucoup d’espoir au Vatican, aujourd’hui, en revanche, le pape observe avec tristesse les violences et les craintes qui se manifestent, ainsi que « les atteintes à la dignité inaliénable de chaque personne humaine et de ses droits fondamentaux ».
Dans un certain nombre de pays, la tenue d’élections démocratiques est un pas vers l’établissement d’une nouvelle légitimité, reconnaît encore le P. Ayuso dans un important discours prononcé lors d’une rencontre interreligieuse en Turquie, mais il ne faut pas sous-estimer le danger que « le pouvoir démocratique soit utilisé pour légitimer des idéologies fondamentalistes et extrémistes ». Ces dernières représentent un danger, non seulement pour les minorités, et notamment les minorités chrétiennes du monde arabe, mais pour l’ensemble de la population musulmane qui se dit modérée. Cette dernière est tout aussi inquiète, note-t-il, « de l’extrémisme religieux, et de l’imposition de la charia comme unique source du droit dans ces pays ».
Pour le Saint-Siège, explique encore le P. Ayuso, les nouveaux responsables du monde arabe doivent d’abord s’attaquer aux défis concrets du chômage et des difficultés économiques de la population. Malheureusement, des islamistes assimilent les démocraties occidentales aux défauts de celles-ci, (rejets des valeurs religieuses, consumérisme, immoralité), et de ce fait, rejettent l’ensemble des valeurs démocratiques.
 
Réflexion sur les relations entre l’Islam et l’État
De ce point de vue, le P. Ayuso fait longuement référence au document de l’université Al-Azhar, qui pour lui représente une contribution « extrêmement importante » des plus hautes autorités religieuses au système politique, même si, ajoute-t-il, il est encore difficile de savoir si ce document aura un impact dans la construction politique en cours en Égypte.
Ce texte présente une réflexion sur les relations entre l’Islam et l’État, et appelle à la constitution d’une forme de gouvernement élu démocratiquement qui puisse garantir le respect des libertés individuelles. Ce document, qui « affirme les principes de dialogue, de tolérance et de respect, et rejette l’instrumentalisation de la religion » s’inscrit dans le fil de toute une tradition de l’enseignement de l’islam. En particulier, le P. Ayuso rappelle les quatre principes mis en avant par Al-Azhar : liberté de croyance, liberté d’opinion et d’expression, liberté de recherche scientifique, liberté de création littéraire et artistique.
Dans ce même discours, le P. Ayuso précise aussi la position du Saint-Siège vis-à-vis du conflit syrien : cessation immédiate des violences de part et d’autre ; dialogue nécessaire pour répondre aux attentes légitimes du peuple syrien ; réaffirmation de l’unité du pays au-delà des affiliations ethniques et religieuses ; appel à la communauté internationale pour qu’elle s’implique dans un processus de paix en Syrie et dans toute la région. par Isabelle de Gaulmyn Source

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