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Tuesday, August 28, 2012

Islam, Christianophobie sans mesures

Malraux avait dit : «Le XXIème siècle sera religieux ou il ne sera pas»
 
Il serait grand temps que nous nous apercevions -enfin- qu’une nouvelle guerre de religion a éclaté et, cette fois, à l’échelle planétaire.
 
Les Islamistes massacrent les chrétiens en Égypte, en Irak, aux Philippines, en Indonésie, au Pakistan, au Nigeria, un peu partout.

André Malraux avait dit : «Le XXIème siècle sera religieux ou il ne sera pas».
 
On a bien l’impression que ce siècle qui commence va voir le déchaînement sans pitié d’un Islam renaissant, voulant dominer le monde et faire payer à la civilisation chrétienne les quelques siècles pendant lesquels elle a régné sur la planète.
 

Eglise chrétienne, en Indonésie
Cette haine du chrétien dépasse de beaucoup tous les problèmes de la foi. En s’attaquant aux églises, aux prêtres, aux religieuses, aux fidèles, les islamistes veulent abattre la civilisation occidentale, la démocratie, le capitalisme, ce qu’ils appellent le «néo-colonialisme», la parité hommes-femmes, les Droits de l’Homme, le progrès tel que nous le concevons.
 
Le XXème siècle a été marqué par l’affrontement Est-Ouest, le bloc communiste contre les pays «libres». Marx, Lénine et Staline se sont effondrés d’eux-mêmes sous les incohérences, bien souvent monstrueuses, de leur idéologie. Mais ils ont aussitôt été remplacés par Allah et son Prophète.
 
Le Coran a pris la place du Communisme, le drapeau vert de l’Islam celle du drapeau rouge, les imams prédicateurs des mosquées celle des commissaires politiques.
Le XXIème siècle sera une guerre sans merci car les foules immenses du Tiers-monde islamisé (et des banlieues de nos grandes métropoles)sont autrement plus dangereuses que ne l’ont jamais été les chars du Pacte de Varsovie.
Nous pleurons, avec nos larmes de crocodiles habituelles, les coptes massacrés à Alexandrie et les chrétiens assassinés à Bagdad.
Mais nous restons les bras ballants.
Il faut bien dire qu’on voit mal ce que nous pourrions faire. Ce n’est plus guère le temps des croisades et nos dernières expériences en Afghanistan ou en Irak (où nous commençons à regretter la belle époque de Saddam Hussein qui savait, lui, au moins, faire respecter la laïcité baasiste) n’ont pas été très concluantes, c’est le moins qu’on puisse dire. Il est bien loin le temps où Napoléon III pouvait envoyer un corps expéditionnaire protéger les maronites du Liban que massacraient les Druzes.
Mais au moins restons lucides et surtout arrêtons de ressortir une fois de plus la fameuse «repentance» qui nous sert désormais pour maquiller toutes nos lâchetés.
 
Hier, un imbécile de service nous a longuement expliqué à la télévision que si les islamistes égyptiens massacraient les coptes c’était parce que ces Chrétiens de la vallée du Nil étaient «les représentants de l’Occident», les symboles vivants du capitalisme, du néocolonialisme, du dollar et du coca-cola. En un mot, les ultimes survivants de l’époque coloniale. Autant dire, à l’en croire, que les Islamistes avaient parfaitement raison de vouloir éliminer ces survivances d’un passé détesté.
 
 

Corps calcinés de chrétiens indonésiens

L’imbécile était, en plus, un inculte. Les coptes sont les descendants du peuple des pharaons.
«Copte» veut dire «égyptien». Ils étaient sur les bords du Nil bien avant la conquête arabe et musulmane. S’ils sont plus nombreux au sud, entre Assiout et Assouan, c’est précisément parce qu’ils ont fui les cavaliers conquérants venus d’Arabie. Ils avaient leurs églises bien avant que nous ne construisions nos cathédrales.
On peut d’ailleurs dire exactement la même chose de tous les chrétiens d’Orient qu’ils soient catholiques (de rite d’Antioche, de rite syriaque comme les maronites libanais, de rite byzantin, de rite arménien, de rite d’Alexandrie) ou «non chalcédoniens» comme les coptes, ou orthodoxes (ayant leur patriarcat soit à Istanbul, soit à Alexandrie, soit à Jérusalem, soit à Damas).
Tous sont «chez eux» dans ces pays-là depuis des millénaires, certains parlant encore l’araméen, la langue du Christ. En faire des ambassadeurs de l’Occident, des représentants du capitalisme colonial est évidemment une absurdité.
 
Même si, en effet, ils sont «de culture chrétienne». Mais ils l’étaient avant nous. Nous ne pouvons rien faire pour les protéger, mais au moins ne les trahissons pas en reprenant à notre compte les accusations odieuses de leurs assassins. Nous pouvons les accueillir, comme nous nous devons d’accueillir tous ceux qui sont persécutés. Beaucoup ont déjà fui leur pays.
Mais, en tous les cas, ne continuons pas à nous boucher les yeux, à parler de «l’amitié islamo-chrétienne», d’un «Islam à l’occidentale», de «la cohabitation harmonieuse des trois monothéismes».
Soyons intransigeants avec les règles de notre laïcité, mais ne nous laissons entraîner ni vers la stigmatisation ni vers la discrimination (surtout si elle «devait» être «positive», comme le souhaitent certains), car ce serait, évidemment, faire le jeu des fanatiques.
 
Aujourd’hui, la grande mode est d’évoquer, d’invoquer à tout bout de champ «les années les plus sombres de notre histoire». C’est souvent absurde et parfois odieux. Mais s’il y a une leçon qu’il ne faut jamais oublier c’est bien celle de Munich.
Churchill avait dit : «Ils ont préféré le déshonneur à la guerre et ils auront les deux».
Il ne faut jamais tenter de pactiser avec ceux qui vous ont déclaré la guerre.
 
Thierry Desjardins
Journaliste et Reporter, né en 1941,
Directeur général adjoint du Figaro.
Auteur d’un nombre considérable d’ouvrages politiques.
Lauréat de l’Académie française.
Prix Albert Londres 1975.
Prix Louis Pauwels 2000.

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