Bien que leur union n’ait pas de valeur légale, un couple de lesbiennes organise 
une cérémonie religieuse dans un monastère à Taïwan.
Deux Taïwanaises prévoient de se marier lors d’une 
cérémonie bouddhiste, la première à célébrer un mariage homosexuel. Fish Huang 
et You Ya-Ting, toutes deux âgées de 30 ans, seront bénies le 11 août par Maître 
Shih Chao-hui dans un monastère du comté de Taoyuan, dans le nord de l’île. 
"Après six ans ensemble, nous avons envie de prendre un engagement à vie l’une 
envers l’autre", a déclaré Fish Huang à l’AFP.
Elles prirent leur décision l’année 
dernière. En organisant le mariage, rapporte le quotidien Taipei Times, Fish Huang s’était étonnée que des amis 
bouddhistes rechignent à venir. "Ils étaient très anxieux à l’idée que ça brise 
leur vœux." Elle posa la question à un maître bouddhiste sur Facebook, Shih 
Chaoh-hwei - une femme -, lui demandant plus généralement si les textes sacrés 
condamnaient l’homosexualité. À sa grande surprise, celle-ci lui répondit 
rapidement qu’il n’en était rien et qu’elle était même prête à diriger la 
cérémonie.
Professeur à l’université Hsuan Chuang, Shih Chaoh-hwei 
affirme que "les enseignements du bouddhisme ne discriminent pas les gays et les 
lesbiennes et ne considèrent pas le désir humain comme un péché, même s’ils 
prônent la mesure." Mais cette interprétation ne fait pas consensus. "Cela ne 
veut pas nécessairement dire que le bouddhisme approuve l’homosexualité", 
objecte Huei Kai, professeur à l’université Fo Guang, dans le United Daily 
News.
Le bouddhisme préconise d’adopter une 
conduite sexuelle "correcte" ou "éthique" — des termes suffisamment 
larges pour autoriser toutes sortes d’interprétations. L’essentiel est de rester 
maître de soi, de ne pas se laisser dominer par les sens ou les passions. Pour 
certains, c’est compatible avec l’homosexualité. Pour d’autres, cela exclut 
toute relation qui n’a pas pour finalité la procréation. "Même avec votre femme, 
avertissait le dalaï-lama à la fin des années 90, utiliser la 
bouche ou l'autre trou est une conduite condamnable."
Bien que Taïwan soit l’une des sociétés les plus libérales 
d’Asie du Sud-Est, le gouvernement refuse de légaliser le mariage homosexuel. Un 
projet de loi a vu le jour en 2003 et autorisait même l’adoption, mais il n’a 
jamais été présenté au Parlement. Selon le président Ma Ying-jeou, l’opinion 
publique n’était pas prête. L’année dernière, en guise de protestation, quelque 
80 couples homosexuels ont organisé une cérémonie collective d’engagements 
mutuels.
Aujourd’hui, les militants pour les droits des familles 
homosexuelles espèrent que la décision de Shih Chaoh-hwei changera les 
mentalités. "Nous ne le faisons pas seulement pour nous, confie d’ailleurs Fish 
Huang, la future mariée, mais pour tous les gays et lesbiennes." Sa cérémonie se 
déroulera dans les règles. Elle portera une robe blanche traditionnelle, des 
moines et des nonnes réciteront des sutras… Cela suscitera encore quelques 
critiques, estime Shih Chaoh-hwei : "le premier pas est toujours le plus 
difficile". par  Source 

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