Deuxième article de la Série noire du Vatican. La famille Théophylacte s'impose pour plusieurs années, et Jean XII devient le premier - et le seul - pape adolescent de l'histoire de l'Église.
La papauté aux mains de psychopathes et de forbans
Albéric s’attribue le titre de Consul de Rome. Malade et se sentant proche de la mort, il décide que la seule façon d’assurer l’avenir de la famille est d’acheter la papauté pour son fils et petit-fils de Marozie, Octavien, qui devient à 18 ans, sous le nom de Jean XII (955–964), le seul pape adolescent de l’histoire de l’Église.
C’est un psychopathe libidineux qui couche avec la maîtresse de son père Albéric et oblige d’autres femmes de sa famille à partager son lit. Jean XII viole des étrangères qui lui plaisent alors qu’elles prient dans la basilique Saint-Pierre et vole les offrandes que les pèlerins laissent au Vatican. Son palais de Saint-Jean-de-Latran tient à la fois du bordel et du harem. Il donne à ses maîtresses des calices en or consacrés.
Des chroniqueurs de l’époque l’accusent d’adorer le diable et des dieux païens durant des cérémonies orgiaques. Plusieurs hauts dignitaires de l’Église sont castrés ou ont les yeux crevés sur ses ordres. Il est réputé pour avoir tranché lui-même dans une crise de colère le pénis d’un chanoine.
En 962, Jean XII est chassé de Rome par le roi allemand Otton Ier après son refus de le sacrer empereur. Il réservait le titre à sa propre famille. Otton Ier réunit un synode pour déposer Jean XII, accusé d’assassinat, d’impiété, de luxure et de simonie. Il le remplace par un de ses hommes de main dont il achète l’élection, Léon VIII.
Mais la dynastie des Théophylacte n’accepte pas de lâcher si facilement le Vatican. Jean XII reprend Rome à la tête d’une armée, assassinant Léon VIII et ses partisans dans un terrible bain de sang avant de remettre la tiare papale sur sa tête.
Ti-Jean repart aussitôt sur le party. Alors qu’il est en train de baiser une femme nommée Stefanetta, il est surpris par son mari, qui lui administre une raclée terminale. Selon le chroniqueur Liutprand de Crémone, son agonie dure huit jours. Il décède à 29 ans sans recevoir les derniers sacrements. Directo en enfer !
En 965, la famille Théophylacte assoit sur le trône de saint Pierre Jean XIII, fils de Théodora la jeune, la soeur de Marozie. Puis les Allemands tentent de prendre le contrôle du Vatican. L’imposition des premiers papes allemands à l’aristocratie romaine ne se fait pas sans douleur. Jean XIV est assassiné en 984 tandis que Jean XVI a, en 998, une fin atroce : les yeux et la langue arrachés ainsi que le nez et les oreilles coupés.
Les Théophylacte achètent encore l’élection des six papes suivants, dont le dernier, Benoît IX, est un forban particulièrement méprisable. Fait pape en 1032, il récupère le siège pontifical deux fois et l’abdique trois fois. Forfaiture suprême contre Dieu et l’Église, Benoît IX vend lui-même la papauté à son propre parrain, qui prend le nom de Grégoire VI (1045-1046). Regrettant d’avoir renoncé à un tel pactole, il revient à la tête d’une bande armée reprendre par la force le pontificat qu’il a vendu. Il y renonce une seconde fois pour se marier.
Abandonné par sa femme, il se fait réélire pape. Le bruit qu’il organise des orgies homosexuelles dans les palais pontificaux amène le pieux empereur Henri III d’Allemagne à intervenir pour enfin débarrasser définitivement l’Église de la vermine Théophylacte en 1048. par Normand Lester Source
Suite de : La série noire du Vatican
1. Le temps des papes pornocrates
2. La papauté aux mains de psychopathes et de forbans
3. La légende de la papesse Jeanne
4. Le Vatican à la renaissance: le temps des papes décadents
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