Des chrétiens « inclusifs » ?
À l’heure où la perspective du mariage entre personnes de même sexe suscite des tensions dans les Églises, des chrétiens cherchent à dépasser les oppositions sur la question homosexuelle.
Début mai, les appels à la tolérance fusaient dans les locaux versaillais de la Communauté du Cénacle, animée par des sœurs catholiques, à l’occasion de la 11e édition du Carrefour des chrétiens inclusifs (CCI), qui regroupe des membres de différentes initiatives en France, à travers célébrations et temps d’étude.
Une quarantaine de chrétiens d’Églises diverses étaient réunis pour discuter de la honte, de l’acceptation et de la fierté. Hétérosexuels, lesbiennes, gays, bisexuels ou transsexuels… Pour Diane, transsexuelle, ce passage à Versailles est l’occasion de rappeler que c’est en acceptant son identité féminine qu’elle a vraiment rencontré Dieu. « Le jour où je n’ai plus été dans le mensonge, les flots du ciel me sont tombés dessus », raconte-t-elle.
« À la faveur de la libération sexuelle des années 1960-1970 est apparue la figure de la personne homosexuelle. On a découvert avec étonnement qu’il y avait des chrétiens homosexuels. Certains pasteurs, notamment en Californie, ont lancé une réflexion sur la question », explique Jean Vilbas, auteur d’une thèse sur le mouvement des chrétiens inclusifs et responsable d’une association œcuménique, « Rendez-vous chrétien » à Lille. Le CCI est l’expression française de ce dialogue.
« Ghettos gays »
En Amérique du Nord, la mouvance s’est très vite traduite par l’émergence d’Églises dites « inclusives », c’est-à-dire mettant l’accent sur les principes d’accueil de la différence (minorités sexuelles, ethniques, handicapés…), parfois caricaturées comme des « ghettos gays ».
En France, la tendance n’a pas pris un envol significatif. De nombreuses paroisses et communautés religieuses sont cependant devenues un peu plus « accueillantes » que d’autres, en tolérant des membres ouvertement lesbiennes, gays, bisexuels, transsexuels (LGBT). Sans toutefois leur accorder une place en soi.
Des associations parallèles destinées à l’acceptation de la différence par l’accompagnement et la prière se sont alors créées, comme David et Jonathan ou, plus récemment, dans une veine plus spirituelle, la Communion Béthanie. « Ce positionnement parallèle est bien mieux accepté en France, où de nombreux chrétiens gays ne ressentent pas forcément le besoin de rencontrer d’autres chrétiens gays dans leur vie de paroissien », estime Jean Vilbas.
Posture militante
Peu de communautés dans l’Hexagone ont fait le choix d’une posture militante. La Maison verte, dans le XVIIIe arrondissement de Paris, à la fois paroisse et centre social, est affiliée à la Mission populaire évangélique de France (membre de la Fédération protestante de France).
La centaine de membres actifs ont fait de l’accueil et du dialogue une composante essentielle de leur action. C’est par exemple après avoir patiemment abouti à un accord consensuel que les premières bénédictions d’union de personnes du même sexe ont été célébrées. Le pasteur actuel, Stéphane Lavignotte, fait état d’une atmosphère apaisée et d’un jeu d’équilibriste entre « en parler parce que ça fait partie de la vie de la communauté. Et puis ne pas trop en parler, sinon il y a des gens qui disent qu’on ne parle que de ça ».
À Montpellier, des chrétiens ont fait le choix d’une autre inclusivité, en formant leur propre Église, aujourd’hui rattachée au réseau international de la Metropolitan Community Church (MCC), née aux États-Unis. Si la MCC est remarquablement étendue dans plusieurs pays du monde, elle reste marginale en France, en raison de ce que Jean Vilbas qualifie « d’une dénomination très américaine, avec des projets de développement bien huilés qui voient dans la croissance de l’Église une forme de réussite ».
La plupart de la quinzaine de membres de la paroisse sont des chrétiens LGBT de différents horizons. Pour Annie Baudiment, responsable pastorale, « l’œcuménisme, c’est déjà un acte de militantisme ». Quelle que soit la méthode adoptée, les chrétiens inclusifs appellent à vivre leur foi dans la tolérance et le respect, bien au-delà de leur orientation sexuelle. Par Sébastien Gobert Source
Une quarantaine de chrétiens d’Églises diverses étaient réunis pour discuter de la honte, de l’acceptation et de la fierté. Hétérosexuels, lesbiennes, gays, bisexuels ou transsexuels… Pour Diane, transsexuelle, ce passage à Versailles est l’occasion de rappeler que c’est en acceptant son identité féminine qu’elle a vraiment rencontré Dieu. « Le jour où je n’ai plus été dans le mensonge, les flots du ciel me sont tombés dessus », raconte-t-elle.
« À la faveur de la libération sexuelle des années 1960-1970 est apparue la figure de la personne homosexuelle. On a découvert avec étonnement qu’il y avait des chrétiens homosexuels. Certains pasteurs, notamment en Californie, ont lancé une réflexion sur la question », explique Jean Vilbas, auteur d’une thèse sur le mouvement des chrétiens inclusifs et responsable d’une association œcuménique, « Rendez-vous chrétien » à Lille. Le CCI est l’expression française de ce dialogue.
« Ghettos gays »
En Amérique du Nord, la mouvance s’est très vite traduite par l’émergence d’Églises dites « inclusives », c’est-à-dire mettant l’accent sur les principes d’accueil de la différence (minorités sexuelles, ethniques, handicapés…), parfois caricaturées comme des « ghettos gays ».
En France, la tendance n’a pas pris un envol significatif. De nombreuses paroisses et communautés religieuses sont cependant devenues un peu plus « accueillantes » que d’autres, en tolérant des membres ouvertement lesbiennes, gays, bisexuels, transsexuels (LGBT). Sans toutefois leur accorder une place en soi.
Des associations parallèles destinées à l’acceptation de la différence par l’accompagnement et la prière se sont alors créées, comme David et Jonathan ou, plus récemment, dans une veine plus spirituelle, la Communion Béthanie. « Ce positionnement parallèle est bien mieux accepté en France, où de nombreux chrétiens gays ne ressentent pas forcément le besoin de rencontrer d’autres chrétiens gays dans leur vie de paroissien », estime Jean Vilbas.
Posture militante
Peu de communautés dans l’Hexagone ont fait le choix d’une posture militante. La Maison verte, dans le XVIIIe arrondissement de Paris, à la fois paroisse et centre social, est affiliée à la Mission populaire évangélique de France (membre de la Fédération protestante de France).
La centaine de membres actifs ont fait de l’accueil et du dialogue une composante essentielle de leur action. C’est par exemple après avoir patiemment abouti à un accord consensuel que les premières bénédictions d’union de personnes du même sexe ont été célébrées. Le pasteur actuel, Stéphane Lavignotte, fait état d’une atmosphère apaisée et d’un jeu d’équilibriste entre « en parler parce que ça fait partie de la vie de la communauté. Et puis ne pas trop en parler, sinon il y a des gens qui disent qu’on ne parle que de ça ».
À Montpellier, des chrétiens ont fait le choix d’une autre inclusivité, en formant leur propre Église, aujourd’hui rattachée au réseau international de la Metropolitan Community Church (MCC), née aux États-Unis. Si la MCC est remarquablement étendue dans plusieurs pays du monde, elle reste marginale en France, en raison de ce que Jean Vilbas qualifie « d’une dénomination très américaine, avec des projets de développement bien huilés qui voient dans la croissance de l’Église une forme de réussite ».
La plupart de la quinzaine de membres de la paroisse sont des chrétiens LGBT de différents horizons. Pour Annie Baudiment, responsable pastorale, « l’œcuménisme, c’est déjà un acte de militantisme ». Quelle que soit la méthode adoptée, les chrétiens inclusifs appellent à vivre leur foi dans la tolérance et le respect, bien au-delà de leur orientation sexuelle. Par Sébastien Gobert Source
Commentaire : Lévitique 18 : 22; Romains 1 : 26-27
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