Mgr Fellay suspend la reconciliation avec le Vatican
Les divisions internes à la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X sont-elles en train d'avoir raison du processus de réconciliation entre les lefebvristes et Rome? C'est la question que l'on peut légitimement se poser à la lecture de cette lettre du secrétaire général, l'abbé Christian Thouvenot. Dans un document classé confidentiel et qui a fuité sur Internet dans les heures suivant sa diffusion, l'abbé Thouvenot fait part aux supérieurs des différents districts de la Fraternité des dernières décisions de Mgr Fellay.
En clair, Mgr Williamson ne pourra pas participer au Chapitre général de la Fraternité prévu en juillet, et qui doit entériner ou refuser l'accord avec Rome. Pas un mot en revanche sur les deux autres évêques, Mgrs Tissier de Mallerais et De Galarreta, qui ont pourtant clairement affiché leur hostilité à un accord, et prévenu qu'ils ne suivraient pas leur Supérieur général en cas de signature ; mais à moins de reconnaître qu'il est officiellement isolé - seul face aux trois autres évêques de la FSSPX - Mgr Fellay pouvait difficilement exclure les deux autres.
La troisième décision témoigne de la fragilité extrême de la position de Mgr Fellay à l'intérieur de la Fraternité. "Mgr Fellay a décidé de différer les ordinations des religieux dominicains d'Avrillé et des capucins de Morgon, qui étaient prévues à Ecône le 29 juin prochain. Ce retard aux ordres lui a simplement été dicté par le souci de s'assurer de la loyauté de ces communautés avant d'imposer les mains à leurs candidats". La fronde des opposants à la réconciliation avec Rome ne s'étend donc pas seulement aux évêques, ni aux simples abbés dont plusieurs ont pris assez violemment parti contre Mgr Fellay ces dernières semaines, mais aussi aux postulants et supérieurs des communautés religieuses lefebvristes: en clair, ceux qui représentent l'avenir de la Fraternité.
Les divisions internes à la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X sont-elles en train d'avoir raison du processus de réconciliation entre les lefebvristes et Rome? C'est la question que l'on peut légitimement se poser à la lecture de cette lettre du secrétaire général, l'abbé Christian Thouvenot. Dans un document classé confidentiel et qui a fuité sur Internet dans les heures suivant sa diffusion, l'abbé Thouvenot fait part aux supérieurs des différents districts de la Fraternité des dernières décisions de Mgr Fellay.
La première des décisions, c'est
celle de ne pas signer la dernière version du fameux Préambule
doctrinal, le document indispensable à la réconciliation et qui
a fait l'objet ces derniers mois de plusieurs allers-retours entre les parties.
Réamendé par Rome suite aux ajustements proposés par la Fraternité, il prévoyait
dans sa dernière version, selon l'abbé Pfluger (FSSPX), de résoudre les divergences
doctrinales et ecclésiales entre Rome et Menzingen par la formule suivante:
"L’entière Tradition de la foi catholique doit être le critère et le guide
de compréhension des enseignements du Concile Vatican II, lequel à son tour
éclaire certains aspects de la vie et de la doctrine de l’Église, implicitement
présents en elle, non encore formulés. Les affirmations du Concile Vatican II et
du Magistère Pontifical postérieur relatifs à la relation entre l’Église
catholique et les confessions chrétiennes non-catholiques doivent être comprises
à la lumière de la Tradition entière".
Dans la lettre aux supérieurs de districts, dont
l'authenticité est assurée, l'abbé Thouvenot explique que le préambule modifié
remis le 13 juin à Mgr Fellay par le cardinal Levada, actuel préfet de la
Congrégation pour la doctrine de la foi, en charge du dossier à Rome, est le
"texte d'avril dernier mais amendé de telle sorte qu'il reprend, en
substance, les propositions de septembre 2011. Mgr Fellay lui a aussitôt fait
savoir qu'il ne pourrait pas signer ce document, clairement
inacceptable".
La seconde décision n'est pas une surprise: il s'agit d'une
décision disciplinaire envers Mgr Williamson, le plus ingérable des évêques de
la Fraternité: "J'informe tous les membres du chapitre que, en vertu du
canon 2331 § 1 et 2, le Supérieur général a privé de l'office de capitulant Mgr
Williamson pour ses prises de position appellant à la rébellion et pour sa
désobéissance continuellement répétée. Il lui a également défendu de se rendre à
Ecône pour les ordinations".
En clair, Mgr Williamson ne pourra pas participer au Chapitre général de la Fraternité prévu en juillet, et qui doit entériner ou refuser l'accord avec Rome. Pas un mot en revanche sur les deux autres évêques, Mgrs Tissier de Mallerais et De Galarreta, qui ont pourtant clairement affiché leur hostilité à un accord, et prévenu qu'ils ne suivraient pas leur Supérieur général en cas de signature ; mais à moins de reconnaître qu'il est officiellement isolé - seul face aux trois autres évêques de la FSSPX - Mgr Fellay pouvait difficilement exclure les deux autres.
La troisième décision témoigne de la fragilité extrême de la position de Mgr Fellay à l'intérieur de la Fraternité. "Mgr Fellay a décidé de différer les ordinations des religieux dominicains d'Avrillé et des capucins de Morgon, qui étaient prévues à Ecône le 29 juin prochain. Ce retard aux ordres lui a simplement été dicté par le souci de s'assurer de la loyauté de ces communautés avant d'imposer les mains à leurs candidats". La fronde des opposants à la réconciliation avec Rome ne s'étend donc pas seulement aux évêques, ni aux simples abbés dont plusieurs ont pris assez violemment parti contre Mgr Fellay ces dernières semaines, mais aussi aux postulants et supérieurs des communautés religieuses lefebvristes: en clair, ceux qui représentent l'avenir de la Fraternité.
Il est notable enfin dans cette lettre que le Supérieur
général ménage Benoît XVI et fait retomber la responsabilité de l'échec des
pourparlers sur le cardinal Levada, en charge du dossier à Rome: "Notre
Supérieur général a répondu à la lettre du 16 mars du cardinal Levada qui
tentait d'imposer le Préambule doctrinal du 14 septembre 2011. [...] Selon des
sources concordantes, le nouveau texte semblait satisfaire le Souverain
Pontife".
Cette formule semble conforter la thèse que Mgr Fellay n'a
pas perdu tout espoir de parvenir à un accord, puisque le cardinal Levada va
quitter son poste dans les mois qui viennent, ayant atteint l'âge de la
retraite. Lui mettre sur le dos la responsabilité de la fin des pourparlers
permet donc de temporiser, d'essayer de rallier le maximum de membres de la
Fraternité à sa position et de survivre au Chapitre général de juillet sans
froisser Rome définitivement. Mais ne nous y trompons pas: c'est bien un coup
violent porté à l'éventualité d'un accord. Coup mortel ou pas? L'avenir devrait
le dire très vite. par
Pour aller plus loin : Retrouvez tous
nos articles sur le feuilleton de la réconciliation entre le Vatican et la FSSPX
dans notre dossier
"Intégrisme catholique"
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