Liberté religieuse mais aussi « renforcement de la charia »
Cotabato City –
Le nouveau « sujet politique » que le gouvernement philippin et les rebelles islamiques s’ingénient à créer dans le sud des Philippines dans le cadre d’un système de type fédéral et qui devra remplacer l’actuelle Région autonome musulmane de Mindanao reconnaît l’identité des musulmans philippins, garantit la liberté religieuse mais, dans le même temps, admet un renforcement de la juridiction des tribunaux islamiques appliquant la charia qui ne sera cependant appliquée qu’aux communautés musulmanes. C’est ce qui émerge de la Déclaration de Principe signée fin avril à Kuala Lumpur par le gouvernement philippin et par le MILF (Front de libération islamique More) qui servira de base à la signature d’un accord de paix définitif. Dans le document, en dix points, envoyé à l’Agence Fides, les parties en cause ont convenu de ce qui suit :
1. La reconnaissance de l’identité Bangsamoro (les musulmans philippins NDR) et des légitimes aspirations de cette population ;
2. L’engagement en faveur de la création d’un nouveau sujet politique autonome en lieu et place de la Région autonome musulmane de Mindanao ;
3. La continuité dans les négociations ;
4. Le fait que la nouvelle entité politique autonome devra avoir la forme d’un gouvernement ministériel ;
5. L’existence d’une période de transition en vue de l’application des dispositions de l’accord ;
6. Le partage du pouvoir et de la richesse entre le gouvernement national et la nouvelle entité politique. Au gouvernement national seront réservées la Défense et la sécurité extérieure, la politique étrangère, le commerce global, la monnaie et la politique monétaire, la citoyenneté et la naturalisation ainsi que le service postal ;
7. Le nouveau sujet politique pourra créer des ressources propres ;
8. Le renforcement des juges de la charia et l’élargissement de leur juridiction. Le nouveau sujet politique sera compétent en ce qui concerne le système judiciaire islamique ;
9. La création de mécanismes de contrôle et d’évaluation pouvant utiliser les compétences d’organismes déjà existant ;
10. La garantie aux résidents sur le territoire du nouveau sujet politique du droit à la vie et à l’inviolabilité de la personne et de la dignité, du droit à la liberté de religion et d’expression, du droit à la vie privée, du droit à la liberté de parole, du droit d’exprimer des opinions politiques et de poursuivre les aspirations politiques de manière démocratique, du droit de demander un changement constitutionnel au travers de moyens pacifiques et légitimes, du droit des femmes à la participation politique et à la protection de toute forme de violence, du droit de choisir librement son lieu de résidence, du droit à l’égalité des chances dans les activités sociales et économiques et du droit de constituer des associations culturelles et religieuses. Source
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