"Mitt Romney est resté trop mystérieux sur sa religion"
Le biographe de Mitt Romney, Soufian Alsabbagh, auteur de "L'Amérique de Mitt Romney" (Demopolis, 2012) explique à Metro la relation très discrète qu'entretient le républicain avec la religion mormone.
Soufian Alsabbagh - "Absolument. Il s'adonne à la prière régulière tous les dimanches à l'Eglise et tous les soirs, il se consacre à sa foi. Tous les signes indiquent que c'est une personne très croyante, qui vit pour sa foi. Mais qui la garde privé".
Quelle est sa place au sein de l'Eglise mormone ?
"Il n'a aucun rôle officiel aujourd'hui. Mais il a été évêque à la fin des années 80 et au début des années 90. Il tenait une petite congrégation à Boston, dans le Massachusetts. C’étaient environ 200 ou 300 personnes, dont il s'est occupé bénévolement pendant une dizaine d'années. Il était alors réputé pour ses qualités humaines : les gens qui l'ont fréquenté disaient de lui qu'il était très impliqué, ce qui lui confère une image qui contraste totalement avec celle qu'il a aujourd’hui. Il a aussi fait du prosélytisme en France.
Racontez-nous son séjour en France...
"Son séjour a complètement façonné sa vision politique. Il avait alors 21 ans et était très influencé par son père, un Républicain modéré. Or quand Romney arrive France, il met les pieds dans un environnement complètement hostile. Il débarque en plein mai 68, avec ses revendications, son anti-américanisme, l'anti guerre du Vietnam. Dans ces conditions, sa mission de convertir était un enfer. La vision de cette France socialiste va considérablement renforcer ses positions conservatrices. Aujourd'hui encore, on l'entend dire parfois : "attention, si on élit les démocrates, on va faire comme avec les socialistes en France".
Etre mormon, est-ce un atout ou un défaut dans une campagne présidentielle ?
"C'est bien vu aux Etats-Unis, dans le sens où cela ne pose aucun problème aux Américains d'élire un mormon à la tête du pays. Il reste quelques préjugés négatifs, notamment parce que l'Eglise mormone pratiquait à un moment la polygamie. Mais Mitt Romney a choisi la discrétion totale sur sa foi, c'est à dire qu'il n'en parle jamais. Pour moi, c'est une erreur. Car cela alimente les suspicions. Les Américains veulent élire un homme qu'ils connaissent. Comme Obama, qui a dû jouer franc jeu sur ses origines et sa religion. Or Romney est resté trop mystérieux sur cet aspect-là de sa personnalité". Source
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