A l’ONU, Heiner Bielefeldt défend toutes les convictions
Depuis 2010, cet universitaire allemand, théologien catholique, a été désigné par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU comme rapporteur spécial sur la liberté de religion ou de conviction.
Heiner Bielefeldt |
«Identifier les obstacles existants et naissants à l’exercice de la liberté de religion ou de conviction et présenter des recommandations sur les moyens de surmonter de tels obstacles», c’est la mission confiée depuis le 1er août 2010 à l’Allemand Heiner Bielefeldt par le Conseil des droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies.
Créé en 1986 sous le titre de «rapporteur spécial sur l’intolérance religieuse», le poste qu’il occupe a vu son intitulé évoluer, pour devenir en 2000 «rapporteur spécial sur la liberté de religion ou de conviction».
La fonction correspond bien au profil de cet universitaire multidiplômé, âgé de 54 ans, qui a étudié à la fois la philosophie (obtenant un doctorat de l’université de Tübingen), l’histoire et la théologie catholique, et qui enseigne aujourd’hui les «droits de l’homme et les politiques en matière de droits de l’homme» à ses étudiants de l’université d’Erlangen-Nuremberg.
Facettes de la théorie et de la pratique des droits de l’homme
S’il s’intéresse aux «diverses facettes interdisciplinaires de la théorie et de la pratique des droits de l’homme», ses recherches mettent l’accent depuis longtemps sur la liberté de religion et de conviction.
Catholique engagé, chargé de la coordination sur les droits de l’homme au sein de la Commission Justice et Paix (organe lié à la Conférence épiscopale) de son pays, il a ainsi récemment pris part vigoureusement au débat sur la circoncision qui a divisé l’Allemagne à la suite de la décision d’un tribunal, regrettant «la tonalité dédaigneuse, agressive et même excluante avec laquelle est abordée la religion».
Dans son premier rapport, d’une vingtaine de pages, pour l’ONU, publié en mars, il a choisi de s’intéresser plus spécifiquement aux «religions d’État officielles», montrant qu’elles s’accompagnent «quasi systématiquement de conséquences négatives pour les minorités religieuses», qu’il s’agisse des Témoins de Jéhovah, des Baha’is en Iran, des Ahmadis au Pakistan ou encore des Chrétiens au Moyen-Orient.
Il appelait les démocraties occidentales à saisir l’occasion des changements en cours dans les pays arabes pour «exiger fermement le respect des accords internationaux sur les droits humains» auxquels ils ont adhéré. Anne-Bénédicte Hoffner Source
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