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Tuesday, October 2, 2012

Kenya, Guerre de religion

C'est pas la guerre, mais...
 
«Nous n’en sommes pas à la guerre de religion mais les chrétiens s’exaspèrent suite aux attentats qui visent leurs lieux de culte» déclarent à l’Agence Fides des sources de l’Eglise locale depuis Nairobi, sources qui demandent à conserver l’anonymat pour raisons de sécurité.
 
Hier, dans la capitale, deux enfants sont morts dans un attentat à la bombe contre l’église anglicane de Saint Polycarpe. «L’attentat a frappé une salle de catéchisme. Les auteurs de l’attentat ont donc voulu frapper des enfants. Le quartier où se trouve l’église est proche d’un autre surnommé Petite Mogadiscio, indiquent nos sources qui rappellent entre autre que au sein de la population kenyane s’accroît un sens d’insécurité suite au flux continu de réfugiés non seulement en provenance de Somalie mais également du Soudan du Sud et d’Ethiopie, poussés vers le Kenya par la famine ou par la guerre. A partir des camps de réfugiés sis dans les zones de frontière, nombre sont ceux qui gagnent les grandes villes du Kenya. Les citoyens se plaignent de l’augmentation des niveaux de criminalité liés à ce phénomène».
Pour en revenir à l’attentat d’hier (01 oct.2012), les sources de Fides rappellent que «tant les Evêques que les hommes politiques insistent sur le fait que nous ne nous trouvons pas face à une guerre de religion mais à une question politique liée à l’intervention du Kenya en Somalie». 
Ce dernier attentat est donc vu comme une réaction à la conquête de Kismayo, dernière bastion des Shabaabs dans le sud de la Somalie, de la part des troupes kenyanes appuyées par celles de l’Union africaine (voir Fides 28/09/2012).
«Au cours de ces derniers jours, la police a placé sous séquestre de grandes quantités d’explosif transportées par des personnes se déplaçant en voiture ou en autobus. Il existe donc tout un mouvement de cellules extrémistes qui font actuellement arriver à Nairobi et dans d’autres zones du pays, des explosifs en vue d’une vague d’attentats».
«D’un autre côté – ajoutent les sources de Fides – pour les extrémistes musulmans, l’Eglise est vue comme liée à l’Occident, tout comme le gouvernement du Kenya, qui a signé des alliances avec différentes puissances occidentales. Les églises sont donc attaquées parce qu’elles constituent un objectif facile et peu protégé. Frapper une église prend immédiatement une dimension internationale parce qu’il s’agit d’une nouvelle qui est reprise par les media du monde entier».
«S’il est donc vrai qu’il est encore difficile de parler de guerre de religion, la diffusion de la bande-annonce du film «l’innocence des musulmans» et des caricatures d’une revue française ne font qu’empirer les choses. Ceux qui diffusent ce matériel sont des irresponsables qui ne pensent pas aux conséquences de leurs actes : dans d’autres parties du monde, des personnes innocentes meurent » affirment les sources de Fides, qui font un exemple concret.
« Après les incidents de Mombasa, ayant eu lieu au lendemain du meurtre d’un prédicateur extrémiste (voir Fides 28/08/2012), un bon rapport de collaboration s’était établi entre l’Eglise et l’Association des responsables musulmans afin d’inviter les deux communautés au calme, à la réconciliation et au dialogue. Après l’apparition de la bande-annonce désormais trop connue et des caricatures, les responsables musulmans ont interrompu ces rencontres parce qu’ils se sentent offensés par ces matériels».
«La situation est donc complexe. Nous n’en sommes pas à la guerre de religion mais il est aussi vrai que, face à ces attaques, l’exaspération s’accroît parmi les chrétiens. Après l’attentat d’hier, un certain nombre de jeunes chrétiens s’organisaient pour aller attaquer la mosquée du quartier» concluent les sources. (L. M.) (Agence Fides 01/10/2012) Source

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