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Tuesday, October 2, 2012

USA, Mormonisme, religion à l'américaine

À l’occasion de la candidature de Mitt Romney, la religion mormone connaît un regain de popularité médiatique. Focus sur une religion en phase avec l’american way of life.
L’élection présidentielle américaines a cette vertu de régulièrement renouveler l’intérêt du public étranger – et donc français – pour des dénominations religieuses qui, en dehors de ces périodes, se font peu remarquer.

Cela a encore été le cas avec la candidature de Mitt Romney, membre éminent – il est évêque ! – de l’Église de Jésus-Christ des Saints des derniers jours, nom officiel de l’Église mormone.

Si cette caractéristique du candidat républicain, par ailleurs descendant d’un des Pères fondateurs de l’Église, semble exotique de ce côté-ci de l’Atlantique, elle ne l’est pas vraiment aux États-Unis.
Là-bas, les mormons, qui se considèrent eux-mêmes comme chrétiens, sont bien connus et constituent une communauté parfaitement intégrée à la vie publique, même s’ils essuient régulièrement certaines critiques : d’une part du côté chrétien traditionnel (surtout évangélique), où on les considère comme des hérétiques ayant usurpé puis falsifié le message évangélique, et, d’autre part, du côté «séculier», où les valeurs familialistes qu’ils défendent, un certain hygiénisme et le goût pour une esthétique assez lisse ont le don d’attirer la moquerie.

Tolstoï
On trouve de nombreuses personnalités mormones dans tous les domaines de la vie sociale : de la culture (Stephenie Meyer, l’auteur des romans ayant inspiré la série Twilight) à l’économie (la famille Marriott, de la fameuse chaîne d’hôtel, Kim Clark, ancien doyen de la Harvard Business School…), en passant par le sport (le joueur de football américain Steve Young) ou la politique (Harry Reid, l’actuel chef de la majorité démocrate au Sénat ). Le père de Mitt Romney, gouverneur du Michigan dans les années 1960, a lui-même été candidat à la primaire républicaine de 1968 (lors de laquelle il a été battu par Richard Nixon, élevé dans une famille de quakers !).

Tolstoï, rappelle l’américaniste Bernadette Rigal-Cellard*, appelait le mormonisme la «religion américaine». On est en effet frappé par la capacité de l’Église des Saints à incarner une bonne part du rêve américain. C’est bien en Amérique que l’Église est née, dans les années 1830-1840, à partir de la révélation reçue par le jeune Joseph Smith, et son expansion s’est faite dans un surprenant parallèle avec celle de la puissance étasunienne.
La saga des premiers convertis, l’épopée des pionniers mormons – souvent immigrés – vers l’Ouest du pays à la fin des années 1840, sous la conduite de Brigham Young, le successeur de Joseph Smith, constituent des mythes fondateurs qui résonnent avec ceux de tout un pays.

«macdonaldisation»
Le Livre de Mormon, livre sacré de l’Église des Saints (avec l’Ancien et le Nouveau Testament), qui se présente comme une troisième révélation divine, raconte par le menu l’histoire de deux vagues anciennes d’immigration des Hé­breux vers la «Terre de Promission» (l’Amérique du Nord), des guerres que se livrent «Néphites» et «Lamanites», descendants de ces anciens Hébreux, et de la réapparition du Christ. Où l’on voit que la Terre américaine et le peuple qui l’habite prennent une place centrale dans ce qu’on pourrait appeler l’économie mormone du salut.
Cela n’empêche d’ailleurs nullement l’Égli­se des Saints de viser à l’universalité : son expansion à travers le monde en un siècle et demi en témoigne.

Il n’empêche : son centre névralgique de­meure aux États-Unis, en l’occurrence à Salt-Lake City, au cœur de la grande plaine du Lac Salé. «Sans conteste, le mormonisme exporte un mo­dèle rigoureusement étasunien», écrit encore Bernadette Rigal-Cellard.

Les missionnaires mormons, auraient ainsi fonctionné comme des passeurs culturels de l’american way of life, tout comme les missionnaires d’autres religions à prétention universelle (christianisme, islam…) ont introduit certaines habitudes culturelles dans les contrées qu’ils ont investies.
D’où cette interrogation – sé­rieuse – de quelques observateurs : l’Égli­se des Saints serait-elle un vecteur de la «macdonaldisation» de la planète ?
Une chose est sûre : le mormonisme, qui compte environ 14 millions d’adeptes à travers le monde, dont plusieurs dizaines de milliers en France, est bel et bien devenu en ce début du XXIe siècle une réalité incontournable de la globalisation religieuse et culturelle. par Jérôme Anciberro Source

(*) La religion des mormons, Bernadette Rigal-Cellard, Albin Michel, 350 p., 15 €, 2012.

COMMENTAIRE :
Le pape, le haut de la hiérarchie catholique, s'occupe de politique mondiale.
L'adversaire politique d'Obama est un évèque, qui au lieu de s'occuper des ses ouailles et de spiritualité, prend tout le temps à se concentrer à la politique mondiale.

Qui oserait dire maintenant que la religion ne gouverne pas la politique ?

 

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