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Monday, November 19, 2012

Tibet, Contrôle chinois sur la religion

Le contrôle de la Chine sur le bouddhisme tibétain
 
Terrible constat : les immolations de moines au Tibet (deux encore jeudi 15 novembre 2012) sont devenues presque banales : elles ne font l’objet, au mieux, que d’une brève dans l’actualité. Certes, on peut réprouver ce genre de manifestations désespérées, mais c’est aussi que la situation semble désespérée, alors que les nouveaux dirigeants du parti communiste chinois ne paraissent guère enclins à changer de politique.
 
 Le geste est ouvertement religieux, puisqu’il est fait par des moines. En cela, il répond à la volonté du gouvernement chinois, depuis la fin des années 90, d’exercer un contrôle religieux sur le Tibet, ayant échoué dans sa tentative d’intégration politique. Pour preuve, l’intervention directe de la Chine sur le processus de réincarnation, l’un des principes au cœur du bouddhisme tibétain.
 
Qu’est-ce que la réincarnation ? En terme occidentaux, nous parlerions sans doute de succession, mais en réalité, il s’agit bien d’un principe religieux: lorsqu’une personne est reconnue comme érudite de son vivant, dans le bouddhisme (l’équivalent d’un saint), on cherche, après sa mort, sa réincarnation, de façon à créer une lignée. Processus très complexe, dans lequel interviennent des signes, des rêves, comme des négociations religieuses et politiques, et qui aboutit à désigner un enfant comme «successeur». C’est la tradition des tulkou qui a donné naissance, au Tibet, à plusieurs centaines de lignées, d’importance variable.
Ce sont évidemment aux lignées les plus prestigieuses que les communistes chinois se sont intéressées.
 
Le panchen-lamaD’abord, celle du panchen-lama : moins connu que le dalai-lama, il fait partie de la même famille du bouddhisme tibétain, celle des gelugpa, les «bonnets jaunes» (ceux de «Tintin au Tibet»). Contrairement au dalai-lama, le panchen-lama était resté en Chine populaire, entretenant des contacts avec les autorités chinoises. A sa mort, le parti communiste s’est opposé à sa réincarnation reconnue par le dalai-lama, faisant semble-t-il disparaître l’enfant, et lui trouvant une autre réincarnation, aujourd’hui sous son contrôle.
Le karmapa
Seconde tentative, le karmapa. Là encore, il s’agit d’une lignée prestigieuse, et là encore, le gouvernement chinois s’était assuré le contrôle de la réincarnation. Mais le jeune homme est parvenu à fuir la Chine, en 2000, en passant par l’Himalaya.
 
Mais c’est évidemment pour le dalai-lama, dont la popularité reste intacte aux pays des neiges éternelles, que les convoitises sont les plus grandes. Comment préparer sa succession, c’est-à-dire maîtriser le choix de sa réincarnation ? Le dalai-ama a senti le danger.
 
En mars 2011, il renonce à ses pouvoirs politiques sur le Tibet, qui est ainsi passé à un régime laïc, avec un premier ministre non religieux, désigné par les représentants du Tibet en exil. Un geste de grande importance, puisqu’il détenait ce pouvoir depuis 1642 ! Et une manière de mettre le politique à l’abri d’une manipulation religieuse. Par ailleurs, il a déjà prévenu que sa réincarnation ne saurait avoir lieu dans un pays contrôlé par la Chine. Et a même évoqué la possibilité de ne pas se réincarner.
 
Que la Chine s’immisce dans les affaires religieuse du Tibet n’est pas nouveau : déjà, la dynastie mandchou craignait de voir Lhassa, et le dalai-lama de l’époque trop favorable au pouvoir mongol. Seule, mais non négligeable différence, les empereurs mandchous étaient eux même bouddhistes, parfois même très initiés. Voir aujourd’hui le parti communiste chinois athée se préoccuper de réincarnation n’est pas le moindre des paradoxes de la situation actuelle… par Isabelle de Gaulmyn Source

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