Le 20 juillet dernier, trois membres du groupe punk russe Pussy Riot, qui comparaissaient à Moscou pour leur audience préliminaire, apprenaient leur maintien en détention jusqu'en janvier 2013. Les jeunes femmes, âgées de 22 à 29 ans, sont incarcérées depuis le 21 février dernier pour avoir livré sans autorisation dans la cathédrale du Christ-Sauveur une prestation dans laquelle elles dénonçaient l'appui de l'Église russe au gouvernement Poutine.
Leur performance inopinée a causé un tollé au sein des milieux religieux et conservateurs de ce pays qui y ont vu un «sacrilège» et un affront . Une messe en plein air a même été organisée pour réparer l'outrage. Les membres de Pussy Riot ont depuis été accusées d'avoir «insulté et infligé des blessures morales profondes à des chrétiens orthodoxes» et risquent chacune 7 ans de prison pour leur chanson. Ces faits, qui nous rappellent le copinage que pratiquent traditionnellement les pouvoirs politiques et religieux, sont troublants parce qu'ils s'ajoutent à la longue liste des restrictions à la liberté d'expression commises de par le monde au nom de la pratique de la religion.
Un monde de théocraties
Les théocraties sont en effet largement représentées sur la planète. On pense évidemment à l'Arabie saoudite et à l'Iran, qui appliquent la charia comme loi d'État. Ces pays imposent leur variante de la religion dominante à toutes les personnes vivant sur leur territoire, qu'elles soient musulmanes ou non. Le gouvernement saoudien menaçait d'ailleurs cette semaine d'expulser les étrangers qui ne respecteraient pas les pratiques liées au ramadan. Au cours des derniers mois, les nations du soi-disant «printemps arabe» comme la Tunisie et l'Égypte ont renversé des dictateurs civils pour leur substituer des imams et la même chose devrait se produire prochainement en Syrie.
Aux théocraties musulmanes s'ajoutent des gouvernements hybrides comme ceux d'Israël ou de la Thaïlande, où les chefs religieux sont directement associés au pouvoir, soit par la suite d'une alliance stratégique ou par tradition monarchique. Il ne faut pas oublier les anciennes républiques soviétiques qui sont toutes tombées sous le joug des chefs religieux. Il y a quelques semaines, le gouvernement géorgien a par exemple dû obtenir l'appui du pope principal de l'Église orthodoxe pour calmer les frayeurs de nombreux citoyens qui refusaient d'utiliser une carte à puce gouvernementale marquée d'un nombre où ils croyaient lire le 666 biblique.
Une expansion continue
L'espace occupé par les religions semble en constante expansion. Depuis 2001, l'Organisation de la coopération islamique (OCI) s'est ainsi fait propagandiste pour l'adoption d'une résolution internationale dénonçant la «diffamation des religions» comme une forme de racisme. Des résolutions présentées à cet effet par le Pakistan ont été adoptées en 2009 et 2010 par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU. Devant les protestations de plusieurs nations occidentales, ces résolutions furent reformulées en 2011 en une «lutte contre l'intolérance, ... visant certaines personnes en raison de leur religion ou de leur conviction», mais l'OCI n'a pas dit son dernier mot.
Même aux États-Unis, un présumé modèle démocratique, une critique de la religion chrétienne dominante équivaut dans les faits à une mise au ban sociale et à une réprobation générale. Au Canada, où heureusement il est encore possible d'étriller la religion en dépit des efforts du gouvernement Harper pour museler les scientifiques et demeurer à l'écoute des créationnistes, le fait religieux s'est surtout imposé par le biais des diverses commissions des droits de la personne qui ont interprété les chartes de façon à contraindre les secteurs publics et privés à se plier aux convictions mystiques des individus, notamment à l'égard des congés de travail et des pratiques alimentaires comme le halal et le kasher.
Alors que la société laïque montre tous les signes d'une espèce en péril, profitons du ramadan pour méditer ces mots de sagesse :
«Les hommes ont autorité sur les femmes à cause des qualités par lesquelles Allah a élevé ceux-là au-dessus de celles-ci et parce que les hommes emploient leurs biens pour doter les femmes. Les femmes vertueuses sont obéissantes et soumises. Vous réprimanderez celles dont vous aurez à craindre la désobéissance, vous les reléguerez dans des lits à part; vous les battrez; mais aussitôt qu'elles vous obéissent, ne leur cherchez point querelle. Allah est grand» Coran, 4è sourate, 34è verset. par Paul Yanic Laquerre Source
Leur performance inopinée a causé un tollé au sein des milieux religieux et conservateurs de ce pays qui y ont vu un «sacrilège» et un affront . Une messe en plein air a même été organisée pour réparer l'outrage. Les membres de Pussy Riot ont depuis été accusées d'avoir «insulté et infligé des blessures morales profondes à des chrétiens orthodoxes» et risquent chacune 7 ans de prison pour leur chanson. Ces faits, qui nous rappellent le copinage que pratiquent traditionnellement les pouvoirs politiques et religieux, sont troublants parce qu'ils s'ajoutent à la longue liste des restrictions à la liberté d'expression commises de par le monde au nom de la pratique de la religion.
Un monde de théocraties
Les théocraties sont en effet largement représentées sur la planète. On pense évidemment à l'Arabie saoudite et à l'Iran, qui appliquent la charia comme loi d'État. Ces pays imposent leur variante de la religion dominante à toutes les personnes vivant sur leur territoire, qu'elles soient musulmanes ou non. Le gouvernement saoudien menaçait d'ailleurs cette semaine d'expulser les étrangers qui ne respecteraient pas les pratiques liées au ramadan. Au cours des derniers mois, les nations du soi-disant «printemps arabe» comme la Tunisie et l'Égypte ont renversé des dictateurs civils pour leur substituer des imams et la même chose devrait se produire prochainement en Syrie.
Aux théocraties musulmanes s'ajoutent des gouvernements hybrides comme ceux d'Israël ou de la Thaïlande, où les chefs religieux sont directement associés au pouvoir, soit par la suite d'une alliance stratégique ou par tradition monarchique. Il ne faut pas oublier les anciennes républiques soviétiques qui sont toutes tombées sous le joug des chefs religieux. Il y a quelques semaines, le gouvernement géorgien a par exemple dû obtenir l'appui du pope principal de l'Église orthodoxe pour calmer les frayeurs de nombreux citoyens qui refusaient d'utiliser une carte à puce gouvernementale marquée d'un nombre où ils croyaient lire le 666 biblique.
Une expansion continue
L'espace occupé par les religions semble en constante expansion. Depuis 2001, l'Organisation de la coopération islamique (OCI) s'est ainsi fait propagandiste pour l'adoption d'une résolution internationale dénonçant la «diffamation des religions» comme une forme de racisme. Des résolutions présentées à cet effet par le Pakistan ont été adoptées en 2009 et 2010 par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU. Devant les protestations de plusieurs nations occidentales, ces résolutions furent reformulées en 2011 en une «lutte contre l'intolérance, ... visant certaines personnes en raison de leur religion ou de leur conviction», mais l'OCI n'a pas dit son dernier mot.
Même aux États-Unis, un présumé modèle démocratique, une critique de la religion chrétienne dominante équivaut dans les faits à une mise au ban sociale et à une réprobation générale. Au Canada, où heureusement il est encore possible d'étriller la religion en dépit des efforts du gouvernement Harper pour museler les scientifiques et demeurer à l'écoute des créationnistes, le fait religieux s'est surtout imposé par le biais des diverses commissions des droits de la personne qui ont interprété les chartes de façon à contraindre les secteurs publics et privés à se plier aux convictions mystiques des individus, notamment à l'égard des congés de travail et des pratiques alimentaires comme le halal et le kasher.
Alors que la société laïque montre tous les signes d'une espèce en péril, profitons du ramadan pour méditer ces mots de sagesse :
«Les hommes ont autorité sur les femmes à cause des qualités par lesquelles Allah a élevé ceux-là au-dessus de celles-ci et parce que les hommes emploient leurs biens pour doter les femmes. Les femmes vertueuses sont obéissantes et soumises. Vous réprimanderez celles dont vous aurez à craindre la désobéissance, vous les reléguerez dans des lits à part; vous les battrez; mais aussitôt qu'elles vous obéissent, ne leur cherchez point querelle. Allah est grand» Coran, 4è sourate, 34è verset. par Paul Yanic Laquerre Source
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