Le Vatican va recadrer des religieuses américaines jugées trop libérales
ou comment revernir du bois vermoulu...
Le Vatican a décidé un recadrage de la conférence LCWR, qui représente une majorité des ordres religieux féminins américains et dont les positions libérales sur les moeurs (avortement, homosexualité) s'éloignent de celles de l'Eglise.
La Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF) dirigée par l'Américain William Levada, a appelé à une réforme de la Leadership Conference of Women Religious (LCWR), qui compte 1.800 délégués pour environ 50.000 religieuses.
L'archevêque de Seattle (nord-ouest), Mgr Peter Sartain, a été désigné mercredi par la CDF comme son archevêque délégué pour cette mission. Il devra passer en revue, orienter et approuver si besoin est, son travail, a précisé la radio du Saint-Siège.
Plus concrètement, il s'agira d'aider les responsables à revoir les statuts du groupe, planifier leurs programmes, réviser les textes liturgiques et examiner l'affiliation du LCWR à d'autres organisations ne partageant pas les objectifs de l'Eglise.
Dans une première réaction, Annmarie Sanders, directrice de la communication de la LCWR, a fait valoir que la direction du mouvement était choquée par les conclusions de la CDF. Parce que la direction de la LCWR a l'habitude de rencontrer annuellement la CDF à Rome et que la conférence observe des statuts approuvés canoniquement, nous avons été pris par surprise, a-t-elle dit, selon un communiqué, en annonçant une réponse plus élaborée d'ici le mois prochain.
La CDF reproche aux responsables de la LCWR leur absence de soutien aux enseignements de l'Eglise sur l'ordination des femmes et sur l'homosexualité. Elle déplore leur silence concernant le droit à la vie de sa conception à la mort naturelle: une question qui fait partie du débat public animé sur l'avortement et l'euthanasie aux Etats-Unis, a relevé la radio, au moment où la campagne présidentielle porte beaucoup sur ces thèmes.
Cette mission, lancée à l'issue d'une longue enquête, a reçu le soutien de Benoît XVI à la mi-janvier 2011. La CDF avait alors souligné que la situation doctrinale et pastorale de la LCWR était l'objet d'une vive préoccupation, à cause de l'influence que la puissante association exerce sur les congrégations religieuses du monde entier.
La visite d'inspection menée auparavant par un autre évêque, Mgr Leonard Blair, avait reproché à l'association de faire appel à des intervenants qui souvent contredisent l'enseignement du magistère. Elle avait fustigé le refus de promouvoir l'enseignement de l'Eglise sur les questions de la sexualité humaine. Le Saint-Siège, a tenu à tempérer la radio, est reconnaissant pour les grandes contributions des religieuses (...) dans les nombreuses écoles, hôpitaux et institutions d'assistance aux personnes démunies et n'entend pas avoir un jugement sur la foi et la vie des religieuses dans les congrégations qui appartiennent à la LCWR.
Le torchon brûle depuis des mois entre le Vatican, les évêques et l'administration Obama sur ses mesures assurant le remboursement de la contraception et de la pilule abortive, une entrave selon l'Eglise à la liberté de religion garantie par la Constitution.
L'aile conservatrice de l'Eglise américaine, qui a le vent en poupe, a souvent adopté des positions anti-Obama, alors qu'à la présidentielle de 2008, les catholiques avaient voté démocrate à 54%. Source
Lire aussi : Obama en «guerre» contre l'Église catholique
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