« Maman, tu sais, c’est Jésus qui m’a mis dans ton ventre. »
Cette phrase est sortie sans préavis de la bouche de mon garçon de 5 ans jeudi dernier. Nous étions en voiture, tous les quatre, pour une petite escapade durant le week-end pascal. Je suis restée bouche bée. Quelle déclaration choc ! L’Homme me regardait du coin de l’œil, un vague sourire aux lèvres. Il guettait ma réaction, connaissant très bien mes positions sur la religion…
Mes enfants ne sont pas baptisés. Nous avons fait une petite fête de bienvenue lorsqu’ils étaient bébés. L’idée de réunir tous nos proches pour célébrer l’arrivée d’un nouveau membre dans notre famille était importante pour nous, certes. Mais pourquoi y inclure une notion religieuse si nous ne sommes pas pratiquants – et pas vraiment croyants, dans mon cas ? Je ne me serais pas sentie authentique, alors qu’il s’agit là d’une valeur importante à mes yeux. Je connais tout plein de couples d’amis qui se sont rendus à l’église pour célébrer le baptême de leurs petits simplement pour faire plaisir à leurs parents ou à leur famille élargie…
D’autres le font parce que c’est «la tradition». Et c’est tout à fait correct. Chacun son opinion sur cette question extrêmement personnelle. Dans notre cas, il n’y a pas eu beaucoup d’hésitation, je dois l’avouer. «Maman, tu sais, c’est Jésus…», a repris Fiston, voyant que nous étions muets (de stupéfaction). J’ai pris une grande inspiration. Que faire ? Par où commencer ? Je ne pouvais tout de même pas laisser croire à mon aîné qu’une main divine l’avait créé... parce que ce n’était pas vrai.
L’Homme, calme et patient, a pris la parole en premier. Il a expliqué la religion, le catholicisme, les croyances de certains, l’histoire du début de la vie sur Terre selon la Bible… sans insister sur notre perception des choses. Il a enchaîné sur le fait que «ça prend un papa et une maman pour faire un bébé». L’explication a semblé satisfaire Fiston, qui a repris son jeu de casse-tête avec sa sœur, sans plus de question. L’Homme et moi, toutefois, nous en avons reparlé le soir venu : la professeur (de pré-maternelle) avait-elle bien agi en prenant l’initiative de parler de Jésus à notre fils ? Peut-être que oui, mais sous cet angle-là, c’est moins sûr. Donner un sens spirituel à la fête de Pâque, je veux bien. Mais raconter des inexactitudes sur la conception, non !
Fiston nous a reparlé de Jésus, de sa «grande maison, l’église» et de prières plus tard au cours de la fin de semaine. J’en suis restée troublée. Après avoir été écrasés par la religion, nous avons tout rejeté d’elle.
Mais l’être humain a besoin de spiritualité.
Il peut aller la chercher ailleurs. Sauf que pour le moment, on ne sait pas quand ni comment l’enseigner à nos petits d’âge préscolaire…
Où en sommes-nous ? Je l’ignore.
Mais il semble que mes enfants me pousseront à y réfléchir. Par Maude Goyer, Maman 24/7
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