Les Français ne croient-ils réellement plus en Dieu ?
Selon des gens mal renseignés, la France et ses habitants se seraient détournés des sentiers verdoyants de la religion et ne seraient plus vraiment portés sur la question déiste. Menly a enquêté sur ce cliché pour tenter de sauver nos âmes de pauvres pécheurs païens.
Selon des gens mal renseignés, la France et ses habitants se seraient détournés des sentiers verdoyants de la religion et ne seraient plus vraiment portés sur la question déiste. Menly a enquêté sur ce cliché pour tenter de sauver nos âmes de pauvres pécheurs païens.
«De toute façon, la religion c’est de la merde. Y’a plus que les vieux qui croivent en Dieu et toutes ces conneries», disait l’oncle Dédé, penseur et philosophe émérite, disparu trop tôt, noyé dans un verre de Villageoise. Il est vrai que l’image ringarde qui colle aux basques de la religion – catholique principalement – laisse à penser que Dieu, la Bible, Jésus et les 12 apôtres sont bons pour le grenier et n’intéressent plus grand monde dans notre douce France, pourtant cernée de contrées autrement plus portées sur la chose religieuse (Italie, Espagne et, au loin, le Portugal).
La religion demeure
Mais détrompez-vous les copains, la religion, à l’instar du rock’n'roll, is not dead. Selon différentes études menées ces dernières années, 2/3 de nos compatriotes, soit une quarantaine de millions de personnes, seraient catholiques. Un rapide état des lieux des forces en présence nous permet d’ailleurs de nous apercevoir qu’une très grande majorité de Français se définit par rapport à une religion. La France compte environ 5 à 6 millions de musulmans, 1 million de protestants, 600 000 juifs et quelque chose comme 300 000 bouddhistes. Des chiffres qui portent donc la population «religieuse» de notre pays à près de 50 millions d’individus, les agnostiques étant plus d’une dizaine de millions. Ah ah ! Les impurs sont en minorité !
Evidemment, le lecteur intello trépigne derrière son écran. Reconnaître (d’aucuns diraient «avouer») une appartenance à une religion ne fait pas de toi quelqu’un de foncièrement religieux. On peut être croyant et non-pratiquant. Mais l’empressement de ce lecteur est vain, Menly a d’autres chiffres à communiquer. Que quelqu’un le fasse taire et nous laisse bosser tranquille ! Les catholiques ne sont, en effet, pas tous pratiquants, loin de là. Les spécialistes de la religion estiment même que la France est le pays catholique le moins pratiquant du monde. Seuls 4,5% de nos compatriotes vont à l’église tous les dimanches et 15% au moins une fois par mois. Une statistique qui amène nos catholiques à 8 millions de pratiquants. C’est un peu faiblard mais pas ridicule. Les études divergent en revanche sur le taux de pratiquants musulmans, estimé dans une fourchette comprise entre 20% et 70%. A ce niveau-là, on ne parle plus de fourchettes d’ailleurs. Disons donc 45% pour taper entre les deux. Soit, au minimum, 2,5 millions de personnes.
La religion comme repère
Si l’on compare ces données avec des chiffres plus anciens, il est impossible de nier que la religion est une valeur à la baisse, particulièrement chez les catholiques. Toutes les données recensées par l’Eglise montrent un recul du catholicisme. La crise de foi se traduit par une baisse du nombre de baptêmes, de confirmations, d’ordinations de prêtres, de mariages religieux (mais civils aussi donc le phénomène n’a probablement rien à voir), etc. Dans les années 1950, 25% des Français se rendaient à l’église tous les dimanches. Et ça, mes aïeux, ça fait un sacré manque à gagner pour la quête dominicale.
Un dernier chiffre pour finir toutefois. Les Français catholiques non-pratiquants sont 54% à se tourner vers la religion dans les moments importants de leur vie. Les naissances (un peu), les mariages (beaucoup), les morts (très beaucoup) sont des facteurs de religiosité ponctuelle. N’oublions pas non plus la poursuite des traditions religieuses – bien que laïcisées – en France. Noël, l’Epiphanie, Pâques ou l’Assomption sont toujours plus ou moins célébrés et l’élection du pape plus suivie qu’une finale de Secret Story. C’est déjà ça. Source