Discours de l’ambassadeur d’Israël Ron Prosor, à l’ONU, le 29 novembre 2014
« Parmi les 193 drapeaux à l’ONU, il y a tout juste un drapeau avec une étoile de David. Et pour certaines personnes, c’est déjà un drapeau de trop ! »
Le 29 novembre 1947, le plan de partage de la Palestine mandataire élaboré par l’UNSCOP est approuvé par l’Assemblée générale de l’ONU, à New York par le vote de la résolution 181. A l’occasion de cette date anniversaire l’Ambassadeur d’Israël, sans mâcher ses mots s’adresse la tribune de l’ONU.
'' Je représente, ici, devant le monde, et avec fierté, l’État d’Israël et le peuple juif. Je me tiens ici, droit devant vous car je sais que la vérité et la moralité sont de mon côté. Et pourtant, je sais qu’aujourd’hui, dans cette assemblée, la vérité sera bafouée et la moralité écartée.
Le fait est que, quand des membres de la communauté internationale parlent du conflit israélo-palestinien, toute logique et toute clarté morale disparaissent derrière un brouillard. Et la politique que nous pratiquons alors n’est plus réelle mais surréelle.
Le sempiternel centre d’attention qu’est devenu le conflit israélo-palestinien est une injustice pour les dizaines de millions de victimes de la tyrannie et du terrorisme au Moyen Orient. À l’heure où nous parlons, des Yazidis, des Bahaïs, des Kurdes, des Chrétiens et des Musulmans sont exécutés et chassés par des radicaux extrémistes au rythme d’environ 1000 personnes par mois.
Combien de résolutions avez-vous adoptées la semaine dernière pour aborder cette crise ?
Et combien de sessions spéciales avez-vous réunies ?
La réponse est zéro.
Qu’est-ce que cela prouve-t-il sur l’intérêt général porté à la vie humaine ? Pas grand-chose. En revanche, cela en dit long sur l’hypocrisie de la communauté internationale.
Je me tiens ici, devant vous, pour dire la vérité.
Parmi les 300 millions d’Arabes du Moyen Orient et d’Afrique du Nord, moins d’un demi pour cent sont véritablement libres, et ils sont tous des citoyens israéliens.
Les Arabes israéliens sont parmi les Arabes les plus éduqués du monde. Ils comptent parmi nos meilleurs médecins et chirurgiens, d’autres sont élus dans notre Parlement, d’autres encore sont devenus juges dans notre Cour Suprême. Des millions d’hommes et de femmes au Moyen Orient seraient heureux de pouvoir jouir de ces occasions et de ces libertés.
Et malgré tout, les nations, les unes après les autres, vont monter sur cette estrade, aujourd’hui, pour critiquer Israël, cette petite île de démocratie dans une région soumise aux fléaux de la tyrannie et de l’oppression.
- Bienvenue au festival de la haine et du dénigrement !
Monsieur le Président,
Notre conflit n’a jamais porté sur l’établissement d’un État palestinien, mais sur l’existence d’un État juif. Cette semaine, cela fera 77 ans que les Nations Unies ont voté la partition de la terre entre un État juif et un État arabe le 29 novembre 1947.
C’est bien simple. Les Juifs ont dit oui. Les Arabes ont dit non.
Mais ils ne se sont pas contentés de dire non. L’Égypte, la Jordanie, la Syrie, l’Irak, l’Arabie Saoudite et le Liban ont déclaré une guerre pour annihiler notre État qui venait tout juste de voir le jour.
Voilà la réalité historique que les Arabes essaient de déformer. La faute historique des Arabes continue à se faire sentir – dans les vies perdues à cause du terrorisme et dans des vies effrayées par des intérêts bassement politiques.
Selon les Nations Unies, quelques 700 000 Palestiniens ont été déplacés dans la guerre déclarée par les Arabes eux-mêmes. À la même époque, quelque 850 000 Juifs ont été forcés de fuir les pays arabes.
Comment se fait-il que 67 ans plus tard, le déplacement des Juifs a été complètement oublié par cette institution alors que celui des Arabes fait, chaque année, le sujet d’un débat ? La différence est qu’Israël a fait le maximum pour intégrer les réfugiés juifs dans la société alors que les Arabes ont fait exactement le contraire.
C’est dans les nations arabes que les Palestiniens subissent la pire des oppressions. Dans la plus majeure partie du monde arabe, ils se voient refuser la nationalité et ils sont victimes de violentes discriminations. Ils n’ont le droit ni de posséder des terres ni de pratiquer certaines professions.
Et malgré tout, aucun – pas le moindre – de ces crimes n’est mentionné dans les résolutions que vous avez sous les yeux.
Si vous étiez sincèrement préoccupés par le des Palestiniens, il y aurait une, tout juste une, résolution concernant les milliers de Palestiniens tués en Syrie.
Et si vous étiez sincèrement préoccupés par le sort des Palestiniens, il y aurait au moins une résolution pour dénoncer le traitement que les Palestiniens subissent dans les camps de réfugiés au Liban.
Mais il n’y en a pas.
Et pour cause : le débat actuel ne porte pas sur la paix ou sur la défense du peuple Palestinien. On est là pour parler contre Israël. Ce n’est rien qu’un festival de haine et de dénigrement dirigés contre Israël.
- Une attaque préventive
Les nations européennes prétendent aspirer à la Liberté, à l’Égalité et à la Fraternité, mais rien ne saurait être plus éloigné de la vérité.
J’entends souvent des dirigeants européens proclamer qu’Israël a le droit d’exister avec des frontières sûres. Tout cela est bien beau. Mais je dois dire que c’est comme si je me dressais là devant vous pour proclamer le droit de la Suède d’exister avec des frontières sûres.
Quand on parle de sécurité, Israël a appris, dans des circonstances difficiles, qu’on ne peut se fier à autrui et certainement pas à l’Europe.
En 1973, le jour de Yom Kippour, le jour le plus saint du calendrier juif, les nations arabes qui nous entouraient lancèrent une attaque contre Israël. Dans les heures qui précédèrent la guerre, Golda Meir, notre Premier ministre d’alors, prit la difficile décision de ne pas lancer une attaque préventive.
Le Gouvernement israélien avait compris que si nous attaquions les premiers, nous perdrions l’appui de la communauté internationale.
Devant l’avance des armées arabes sur tous les fronts, la situation s’avéra terrifiante, le nombre de nos victimes grandissait et nous n’avions plus assez d’armes et de munitions.
Devant cette situation difficile, le Président Nixon et le Secrétaire d’État Henry Kissinger se mirent d’accord pour envoyer des avions Galaxy chargés de tanks et de munitions pour nos troupes.
Le seul et unique problème était que ces avions avaient besoin de se ravitailler en carburant avant d’atteindre Israël. Les États arabes nous encerclaient et menaçaient notre propre existence et pourtant, l’Europe ne voulait pas même laisser les avions se ravitailler en carburant. Il a fallut que les États-Unis interviennent de nouveau dans les négociations pour que les avions aient la permission de se ravitailler dans les Açores.
Le gouvernement et le peuple d’Israël n’oublieront jamais que lorsque notre existence même fut en péril, le seul pays qui nous vint en aide fut les États-Unis d’Amérique.
Israël est las des vaines promesses des leaders européens. Le peuple juif a la mémoire longue.
Nous n’oublierons jamais que vous nous avez abandonnés en 1940. Vous nous avez abandonnés en 1973. Et, de nouveau, vous nous abandonnez aujourd’hui.
Chaque parlement européen qui a voté prématurément unilatéralement pour un État palestinien donne aux Palestiniens exactement ce qu’ils veulent : un État dépourvu de paix. En leur offrant un État sur un plateau d’argent, vous les récompensez pour leurs actions unilatérales et vous retirez tout ce qui pourrait inciter les Palestiniens à négocier ou à faire des compromis ou à renoncer à la violence. Vous êtes en train d’envoyer le message que l’Autorité Palestinienne peut siéger dans un gouvernement avec des terroristes et inciter à la violence contre Israël, et cela, sans avoir rien à donner en contrepartie.
Le premier membre de l’Union Européenne à reconnaître officiellement un État palestinien fut la Suède. On doit se demander pourquoi le gouvernement suédois était si pressé de prendre cette décision. Quand il est question d’autres conflits dans notre région le gouvernement suédois demande des négociations directes entre les parties, mais pour les Palestiniens, étrangement, il déroule le tapis rouge. La Secrétaire d’État Söder a beau penser qu’elle est ici pour fêter sa soi-disant reconnaissance historique, en réalité, ce n’est rien de plus qu’une faute historique.
Le gouvernement suédois a beau accueillir la cérémonie des Prix Nobel mais il n’y a pourtant rien de noble à faire une campagne politique cynique pour apaiser les Arabes dans l’unique but de s’assurer un siège au Conseil de Sécurité. Dans ce Conseil de Sécurité, les nations se doivent d’avoir du bon sens, de la délicatesse et de la sensibilité. Eh bien, le gouvernement suédois n’a montré ni bon sens, ni délicatesse, ni sensibilité.
Seulement des pures inepties.
Israël a appris à ses frais qu’écouter la communauté internationale peut entraîner de terribles conséquences. En 2005, nous avons, unilatéralement, démantelé chaque colonie et déplacé chaque citoyen israélien de la Bande de Gaza. Cela nous a-t-il rapproché en quoi que ce soit de la paix ? En aucun cas. Pire, cela a même ouvert la voie à l’Iran qui y a envoyé ses terroristes. Un régime de terreur a ainsi été installé à notre porte.
Je peux vous assurer que nous ne recommencerons pas la même erreur. Quand il s’agit de notre sécurité, nous ne pouvons ni ne voulons nous fier aux autres. Israël doit pouvoir se défendre seul.
- Un lien indéfectible
L’État d’Israël est la terre de nos ancêtres, Abraham, Isaac et Jacob. C’est la terre où Moïse a conduit le peuple juif, où David a construit son palais, où Salomon a construit le Temple juif et où Isaïe a eu la vision de la paix éternelle. Pendant des milliers d’années, les Juifs ont vécu en permanence dans la terre d’Israël. Nous avons subi la victoire puis la chute des empires assyrien, babylonien, grec et romain. Et nous avons subi des années de persécutions, d’expulsions et de croisades. Le lien entre le peuple juif et la terre juive est indéfectible.
Rien ne saurait changer cette vérité toute simple, Israël est notre terre et Jérusalem est notre capitale éternelle.
En même temps, nous reconnaissons que Jérusalem a une signification toute spéciale pour d’autres religions. Sous la souveraineté d’Israël tous les peuples – et je le répète – tous les peuples, quelles que soient leur religion et leur nationalité, peuvent visiter les lieux saints de la ville.
Et nous sommes bien décidés à ce que cela continue. Les seuls qui essaient de changer ce statut sur le Mont du Temple, ce sont les chefs palestiniens.
Le Président Abbas raconte à son peuple que les Juifs sont en train de contaminer le Mont du Temple. Il a lui-même allumé la fureur des Palestiniens et les a incités à empêcher les Juifs de se rendre au Mont du Temple en usant de « tous les moyens » nécessaires. Ces mots sont autant irresponsables qu’inacceptables.
Nul besoin d’être catholique pour visiter le Vatican, nul besoin d’être pour visiter le Mur des Lamentations, et pourtant, certains Palestiniens voudraient voir le jour où seuls les Musulmans pourraient visiter le Mont du Temple.
Vous qui faites partie de la communauté internationale vous tendez la main à des extrémistes et à des fanatiques. Vous qui prêchez la tolérance et la liberté de culte, vous devriez avoir honte. Israël n’acceptera jamais que cela se fasse. Nous veillerons à ce que les lieux saint soient ouverts à jamais aux personnes de toutes les confessions.
- Prêts à la paix mais pas naïfs
Nul ne désire la paix plus qu’Israël. Nul n’a besoin d’expliquer l’importance de la paix à des parents qui ont envoyé leur enfant défendre notre patrie. Nul, mieux que nous autres, Israéliens, ne connaît les enjeux du succès ou de l’échec. Le peuple d’Israël a versé trop de larmes et a enterré trop de fils et de filles.
Nous sommes prêts à la paix mais nous ne sommes pas naïfs. La sécurité d’Israël passe par-dessus tout. Seul un Israël fort et ferme peut parvenir à une paix totale. Le mois dernier devrait montrer à tous qu’Israël a des besoins sécuritaires immédiats et pressants.
Ces dernières semaines, des terroristes palestiniens ont tué avec des balles ou avec leur couteau nos citoyens et par deux fois ils sont entrés dans la foule des piétons avec leurs voitures. Il y a à peine deux jours, des terroristes armés de haches et d’un fusil ont sauvagement attaqué des fidèles en pleine prière. Nous en sommes arrivés au point où les Israéliens ne peuvent même pas trouver un refuge loin du terrorisme dans le sanctuaire d’une synagogue.
Ces attaques ne sont pas nées du néant. Elles sont les résultats de nombreuses années d’endoctrinement et de provocation. Un proverbe juif nous enseigne que : « La langue a le pouvoir d’amener la mort et la vie. »
En tant que Juif et Israélien, je sais pertinemment que lorsque nos ennemis disent qu’ils veulent nous attaquer, ils le pensent vraiment.
La charte génocidaire du Hamas appelle à la destruction d’Israël et au meurtre des Juifs dans le monde entier. Pendant des années, le Hamas et d’autres groupes terroristes ont envoyé des kamikazes se faire sauter dans nos villes, ils ont lancé des bombes sur nos villes et ils ont envoyé des terroristes pour kidnapper et assassiner nos citoyens.
Et qu’en est-il de l’Autorité Palestinienne ? Elle mène une politique systématique d’incitation à la haine. Dans les écoles, on enseigne que la « Palestine » s’étendra du Jourdain à la Méditerranée.
Dans les mosquées, des leaders religieux répandent des documents malveillants accusant les Juifs de détruire des lieux saints musulmans. Dans les stades sportifs, les équipes portent les noms de terroristes. Et dans les journaux, des caricatures exhortent les Palestiniens à commettre des actes terroristes contre des Israéliens.
Dans la plupart des pays du monde, les enfants grandissent en regardant des dessins de Mickey Mouse, en chantant et en dansant. Les enfants palestiniens aussi, sauf qu’à la télévision nationale palestinienne, c’est un personnage déformé, habillé comme Mickey qui danse avec une ceinture pleine d’explosifs et claironne : « Mort à l’Amérique et mort aux Juifs ! »
Je vous somme aujourd’hui de réagir et de faire quelque chose de constructif une bonne fois pour toutes. Dénoncez publiquement la violence et l’incitation à la culture de la haine.
La plupart des gens pensent qu’au fond, le conflit est une bataille entre Juifs et Arabes ou entre Israéliens et Palestiniens. Ils se trompent. La bataille à laquelle nous assistons est une bataille entre ceux qui sanctifient la vie et ceux qui adulent la mort.
A la suite de la sauvage attaque dans une synagogue de Jérusalem, on a célébré l’événement dans des villes et des villages palestiniens. Les gens dansaient dans les rues et distribuaient des friandises. De jeunes hommes se faisaient photographier avec des haches, des haut-parleurs dans les mosquées lançaient des félicitations et les terroristes étaient célébrés en « martyrs » et en « héros ».
Ce n’est pas la première fois que nous voyons les Palestiniens célébrer le meurtre d’innocents citoyens. Nous les avons vus se réjouir après chaque attaque terroriste sur des civils israéliens et ils ont même défilé dans les rues pour célébrer l’attaque du 11 septembre sur le World Trade Center ici même, à New York.
Imaginez un peu le type d’État que cette société produirait. Le Moyen-Orient a-t-il vraiment besoin d’une autre terreur-cratie ? Certains membres de la communauté internationale contribuent activement à son établissement.
- Un drapeau de trop !
En entrant à l’ONU, nous sommes passés par les drapeaux des 193 états-membres. Si vous prenez le temps de compter, vous découvrirez qu’il y a 15 drapeaux avec un croissant et 25 avec une croix. Et puis il y en a seul qui arbore l’étoile juive de David. Parmi toutes les nations du monde, il y a tout juste un petit État pour le peuple juif. Et pour certaines personnes, c’est déjà un État de trop ! »
Alors que je me tiens devant vous aujourd’hui, je me souviens de toutes ces années où le peuple juif a payé de son sang l’ignorance du monde et son indifférence.
Nous ne nous excuserons jamais d’être un peuple libre et indépendant dans notre état souverain. Et nous ne nous excuserons jamais de devoir nous défendre.
À toutes ces nations qui continuent à permettre au mensonge de l’emporter sur la vérité, je dis « J’accuse ».
Je vous accuse d’hypocrisie. Je vous accuse de duplicité.
Je vous accuse de prêter légitimité à ceux qui souhaitent détruire notre États.
Je vous accuse de parler du droit de légitime défense, en théorie, d’Israël, mais de le dénier quand il le met en pratique.
Et je vous accuse d’exiger des concessions de la part d’Israël, mais de rien demander aux Palestiniens.
Face à de telles offenses, le verdict est évident. Vous n’êtes ni pour la paix, ni pour le peuple palestinien. Vous êtes tout bonnement contre Israël.
Les membres de la communauté internationale ont un choix à faire.
Vous pouvez soit reconnaître Israël comme l’État-nation du peuple juif, soit permettre aux dirigeants palestiniens de renier notre histoire en toute impunité.
Vous pouvez soit proclamer que le prétendu « droit du retour » est inacceptable, soit permettre à ce revendication de demeurer l’obstacle majeur de tout accord de paix.
Vous pouvez soit œuvrer pour mettre un terme à l’incitation à la haine des Palestiniens, soit garder le silence tandis que la haine et l’extrémisme prennent racine pour les générations à venir.
Vous pouvez soit reconnaître prématurément un État palestinien, soit encourager l’Autorité palestinienne à rompre son accord avec le Hama et à reprendre la voie des négociations.
Le choix vous incombe. Vous pouvez soit continuer à dérouter les Palestiniens, soit ouvrir la voie à une paix réelle et durable.''
Traduit par Gilberte Jacaret de la région Nice Côte d’Azur du B’nai B’rith France
COMMENTAIRE :
J'ai toujours dit ces deux simples phrases, l'un est un proverbe, l'autre une pensée...
- ''Si le mensonge prend l'ascenceur, la vérité prend l'escalier avec livres et épée.''
- ''Je suis une assez bonne personne pour pardonner, mais pas assez stupide pour oublier.''
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