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Tuesday, July 31, 2012

Burkina Faso, Fils catholique, père musulman

Le mois du juillet est le plus souvent celui réservé aux ordinations sacerdotales dans l’Eglise catholique du Burkina. Cette année, des jeunes se sont encore consacrés au ministère sacerdotal. Dans le diocèse de Ouahigouya, 4 d’entre eux ont dit "oui" au Seigneur. Ils sont désormais oints pour toujours et engagés totalement dans l’annonce de l’Evangile. Parmi ceux-ci, Abbé Souleymane Prosper Ouédraogo, mérite attention car issu d’une famille musulmane. De surcroit, son père est El Hadj. Cet exemple de tolérance interreligieuse, à la fois non unique et non ordinaire, nous exhorte à faire de l’amour du prochain le fondement premier de nos relations interpersonnelles.

Samedi 7 juillet 2012, Souleymane Prosper Ouédraogo n’appartient plus à sa famille humaine, mais bien à la grande famille des prêtres de Jésus Christ. Oint par la grâce indélébile du sacerdoce, il est désormais annonciateur de l’Evangile du Christ, au service de Dieu et de ses frères et sœurs. Quand certains de ses promotionnaires du Petit Séminaire l’ont vu se parer de sa jolie chasuble et de sa belle étole, ils n’ont pu s’empêcher de ressentir un petit regret au fond du cœur, pour n’avoir pas été élus comme lui en ce si beau jour.

Mais ne dit-on pas que "Beaucoup sont appelés, et peu sont élus" ? Ces derniers se sont donc "consolés" en se remémorant ce qu’on avait l’habitude de leur dire à Koudougou : "Que tu sois prêtre ou marié, dans tous les cas, c’est Jésus qui gagne". Et c’est vrai en plus ! Bref, là n’est pas la question, revenons à notre sujet du jour, à savoir l’un des nouveaux prêtres, l’abbé Souleymane. Prosper Ouédraogo, le fils de El Hadj Laalewaya Boukary Ouédraogo et de Amssétou Justine. Arrivé à Tikaré (situé à 135 km de Ouagadougou) à 3 ans, le petit Souleymane a été bercé dans un milieu catholique et s’y est plu. Au fil des ans, il a été baptisé, confirmé et a reçu l’appel de Dieu de se former en vue du sacerdoce ministériel. Et Ladji dans tout ça ? Son père, contre toutes attentes, n’y trouva pas d’inconvénients. Bien au contraire, il a accueilli cette nouvelle avec joie, en témoigne le fait qu’il ait pris en charge la formation intégrale de son fils depuis l’école primaire jusqu’au Grand Séminaire Saint Jean-Baptiste de Wayalghin, en passant par le Petit Séminaire Notre Dame d’Afrique de Koudougou. Et voilà : après quinze années d’études et cheminement aux petit et grand Séminaires, le fils de Ladji est consacré prêtre.

El Hadj Boukary est resté convaincu que Dieu est unique, malgré la diversité des voies pour l’atteindre. Il se dit fier de savoir qu’un musulman comme lui puisse offrir à Jésus Christ un prêtre pour le service de l’Eglise. Si pour l’abbé Souleymane Prosper Ouédroago, "la vraie religion est une religion d’amour", pour l’Evêque de Ouahigouya, Monseigneur Justin Kientega, à qui il a juré obéissance, l’exemple de ce brassage de religions "est un acte de confiance en Dieu qui ne fait pas de distinction entre les hommes. Ce Dieu nous accepte tel que nous sommes, et malgré nos cheminements différents, nous comptons tous un jour nous retrouver auprès de Lui.''  Mgr Justin Kientega résume toute l’histoire en soutenant que le bon esprit travaille à unir, tandis que le mauvais, l’odieux entraîne haine et divisions. Et c’est peu de le dire.

Ce que nous commande cette histoire
Au-delà de ce cas qui peut paraître banal pour quelque esprit, il reste un exemple palpable de ce que la paix et le dialogue, surtout entre nos différentes confessions religieuses, constituent les meilleures garanties pour maintenir et consolider la stabilité de notre société. Là où l’intolérance et la violence ont prévalu, la division a toujours pris le dessus. Les exemples existent, et non loin de nous, qui nous rappellent que la paix et la tolérance ne sont jamais des acquis. Bien au contraire, notre devoir constant doit être de toujours œuvrer main dans la main à consolider les bases de nos relations humaines par la promotion de la tolérance, du dialogue, du respect, de la compréhension… mutuels. Admettre chez les autres des manières de penser et de vivre différentes des siennes propres, respecter la liberté de conscience et ouvrir son esprit à ceux qui professent une religion ou des doctrines religieuses différentes, voilà le mode de vie qui doit définir les vrais hommes intègres. par Hermann GOUMBRI Source

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