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Wednesday, June 6, 2012

Homosexualité et chrétiennenté

Une enquête sociologique explore la foi des chrétiens homosexuels

Sur son blog consacré à la sociologie des religions, la chercheuse Anne-Laure Zwilling, membre du CNRS, publie les résultats d’une enquête inédite menée auprès de « chrétien (ne) s gays, lesbiennes et bisexuel(le)s» par Martine Gross, ingénieure de recherche en sciences sociales au Centre d’études interdisciplinaires des faits religieux.

389 d’entre eux ont accepté de répondre aux différentes questions concernant à la fois leurs croyances et pratiques religieuses, leur rapport à l’Église, leur avis sur la doctrine chrétienne en matière de sexualité, mais aussi leur implication dans le monde gay, lesbien ou bisexuel.

Insistance sur le «message d’amour»
A la question «que signifie pour vous être chrétien», 18,6 % répondent « tenir à des valeurs telles que justice, amour, responsabilité et solidarité» et 18,1 % «croire que Jésus est Fils de Dieu». 72,2 % d’entre eux ne sont pas d’accord avec l’affirmation «être chrétien signifie qu’on est né dans une famille chrétienne». Pour 83 %, les chrétiens sont ceux qui ont «entendu le message de Jésus et y adhèrent».
Autour de 90 % d’entre eux estiment que «Dieu est amour», qu’il est «une force de vie en nous», qu’il est «parmi nous plutôt qu’au-dessus de nous». En revanche, seul un quart pense que «sa volonté est sans appel». Quant à Jésus-Christ, 94,1 % sont convaincus qu’il est «venu délivrer un message d’amour».

Un lien avec la paroisse plus qu’avec «l’Église»
Pour 79,7 % de ces chrétiens, l’Église est la communauté des croyants, mais ils sont presqu’autant (70,3 %) à considérer qu’on peut être «chrétien sans aller à l’église» et plus encore (77,3 %) que «l’Église n’est pas toujours pertinente» dans leur vie quotidienne. Toujours concernant leur pratique religieuse, 43,8 % d’entre eux prient chaque jour, et autant déclarent lire la Bible «occasionnellement». Enfin, 88,3 % estiment que la moralité est un choix personnel et 76,8 % croient en la vie après la mort.
56,2 % disent fréquenter actuellement une paroisse, 54,1 % s’y sont rendus depuis moins de 3 mois et 70,2 % disent participer à ses activités. 17,5 % sont même responsables d’un « mouvement associatif chrétien».

À la question «pourquoi voulez-vous rester affiliés à l’Église malgré sa manière négative de traiter l’homosexualité et la bisexualité», les réponses sont extrêmement éclatées : si près de 10 % disent ne plus y être «affiliés», les autres disent souhaiter «la faire évoluer» ou que «malgré ses défauts», c’est elle qui leur a fait «découvrir l’amour de Dieu». 4,5 % ont coché la réponse «je ne suis pas que homo». Par ailleurs, 30,4 % font état de «propos homophobes ou de condamnation» de leur sexualité dans leur paroisse.

L’enquête laisse d’ailleurs supposer que les personnes interrogées choisissent leur paroisse, puisqu’ils sont plus de la moitié à faire état d’expériences «positives» dans leur paroisse actuelle au sujet de leur sexualité contre seulement 17,3 % à propos de leur paroisse précédente.

Un quart souhaiterait bénir leur union
À propos de la doctrine chrétienne sur la sexualité, 92,2 % des sondés estiment que «l’éthique sexuelle chrétienne devrait s’intéresser davantage aux comportements responsables et au respect de l’individu qu’aux actes sexuels» et 90 % que «les Églises n’ont pas pris en compte leur vécu dans leur examen de la sexualité humaine».
Après différentes questions sur la manière dont ils ont découvert et vivent leur orientation sexuelle, un quart des homo – ou bisexuels chrétiens disent souhaiter «célébrer dans le futur une cérémonie pour bénir leur union» et un tiers ne sait pas.

Parmi les 389 répondants, 78,4 % sont des hommes, 92,7 % de France métropolitaine, 38,8 % vivent en Ile-de-France et 89,4 % se disent catholiques. Un peu plus de 70 % adhèrent à l’association chrétienne «David et Jonathan» et 13,5 % à «Devenir un en Christ» .

Le Centre d’études interdisciplinaires des faits religieux (CEIFR) créé à l’École des hautes études en sciences sociales en 1993 compte actuellement 20 chercheurs titulaires et 23 chercheurs associés, 3 membres administratifs. Il regroupe des chercheurs du CNRS et de l’EHESS. Martine Gross a également lancé une enquête du même type sur «judaïsme et homosexualité». par Anne-Bénédicte Hoffner Source

Ajout 13 juin 2012 : Sur  le site Le Monde des religions
 
Ce que dit la Bible à ce sujet : Lévitique 18 : 22, 26, 29-30
 
Je n'ai rien d'autre à dire. À chacun sa conscience, devant les hommes et devant Dieu.

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