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Friday, October 26, 2012

Algérie, Polémique du voile

Le voile, un symbole de 3000 ans de machisme religieux
 
Femme voilée dans un souk en Syrie, le 21 janvier 2012.
© Reuters/Ahmed Jadallah
Le voile est commun aux trois religions monothéistes. Regard d'un écrivain algérien sur un signe religieux qui, selon lui, est un marqueur de soumission de la femme à l'homme.
Depuis des années, tout le monde parle du voile, de plus en plus de personnes portent le voile, pas seulement à Bamako ou au Caire, mais aussi à Londres, Paris ou New York.
 
Symbole religieux ou signe religieux ? Que signifie ce carré de tissus qui met la planète en émoi?
Intrigué par autant de questions, j'ai décidé de consacrer quelques semaines de mes vacances à compulser les livres d'histoire religieuse pour remonter aux racines du signe, pour ne pas dire du mal.
Et là, en remontant au plus loin des traces écrites des civilisations antiques, en fouillant dans les annales des histoires sumériennes, j'ai découvert avec stupéfaction que le voile découle à l'origine d'une illusion optique.
En effet, une croyance sémitique très ancienne attestée en Mésopotamie, considérait la chevelure de la femme comme le reflet de la toison pubienne ! 
 
«Les prostituées ne seront pas voilées»
Donc, il a fallu très tôt lui couvrir la tête, afin de lui occulter le sexe ! Cette croyance était si répandue dans les pays d'Orient, notamment en Mésopotamie, qu'elle a fini par avoir force de loi.
Aussi, le port du voile est-il rendu obligatoire dès le XIIe siècle avant J.-C. par le roi d'Assyrie, Teglat Phalazar Ier :
«Les femmes mariées n'auront pas leur tête découverte. Les prostituées ne seront pas voilées.»
C'était dix-sept siècles avant Mahomet et cela se passait en Assyrie, l'Irak d'aujourd'hui.
Dans la Bible hébraïque, on ne trouve aucune trace de cette coutume, cependant la tradition juive a longtemps considéré qu'une femme devait se couvrir les cheveux en signe de modestie devant les hommes.
 
Le voile comme instrument de ségrégation pour l'Eglise
Il faudra attendre l'avènement du christianisme pour que le voile devienne une obligation théologique, un préalable à la relation entre la femme et Dieu.
C'est saint Paul qui, le premier, a imposé le voile aux femmes en avançant des arguments strictement religieux. Dans l'épître aux Corinthiens, il écrit :
«Toute femme qui prie ou parle sous l'inspiration de Dieu sans voile sur la tête, commet une faute identique, comme si elle avait la tête rasée. Si donc une femme ne porte pas de voile, qu'elle se tonde; ou plutôt, qu'elle mette un voile, puisque c'est une faute pour une femme d'avoir les cheveux tondus ou rasés.» [1 Corinthiens 11 : 5-6, c'est moi qui souligne, DL] [1]
Et plus loin :
«L'homme, lui, ne doit pas se voiler la tête : il est l'image et la gloire de Dieu, mais la femme est la gloire de l'homme. Car ce n'est pas l'homme qui a été tiré de la femme, mais la femme de l'homme, et l'homme n'a pas été créé pour la femme, mais la femme pour l'homme. Voilà pourquoi la femme doit porter sur la tête la marque de sa dépendance.» [1 Corinthien 11 : 7-10, c'est moi qui souligne, DL] [2]
 
L'Eglise s'en servira à l'égard des femmes, pour les considérer comme des créatures inférieures par nature et selon le droit.
On voit qu'à l'origine, le voile est utilisé comme un instrument de ségrégation qui fait de la femme un être inférieur, non seulement vis-à-vis de l'homme mais aussi de Dieu.
Il est intéressant de noter que ce passage des Corinthiens est repris aujourd'hui par la plupart des sites islamistes qui font l'apologie du foulard.
 
Et dans l'islam?
Sept siècles plus tard naît l'islam. Le Coran consacre au voile ces passages :
«Et dis aux croyantes de baisser leurs regards, de garder leur chasteté et de ne montrer de leurs atours que ce qui en paraît et qu'elles rabattent leur étoffe sur leurs poitrines.» Coran (24: 31)
 
Enfin dans la sourate 33, Al-Ahzab (les Coalisés), au verset 59, il est dit :
«Prophète! Dis à tes épouses, à tes filles, et aux femmes des croyants, de ramener sur elles de grandes étoffes: elles en seront plus vite reconnues et éviteront d'être offensées.» Coran (33 : 59)
 
Sans vouloir être aussi pointilliste que les orthodoxes, je ferai remarquer que nulle part dans ces sourates, il n'est fait explicitement mention de voile (hijab) recouvrant le visage, cachant les cheveux et encore moins tout le corps.
Dans la première sourate, le Coran appelle simplement les croyantes à recouvrir leurs poitrines. La très sérieuseEncyclopédie de l'Islam (éd. Leyde) apporte cette explication :
«Dans l'Arabie préislamique, une coutume tribale voulait que durant les batailles, les femmes montent en haut des dunes et montrent leurs poitrines à leurs époux guerriers pour exciter leur ardeur au combat et les inciter à revenir vivants afin de profiter de ces charmes.»
Le verset en question aurait été inspiré au Prophète pour instaurer un nouvel ordre moral au sein des tribus. Quant au deuxième verset, il a fait l'objet de maintes lectures et controverses, la plus intéressante étant celle d'un grand imam qui, à l'âge d'or de Bagdad, au IXe siècle, en fit cette originale lecture :
«Le Seigneur n'a recommandé le voile qu'aux femmes du Prophète, toute musulmane qui se voilerait le visage se ferait passer à tort pour la sienne et donc sera passible de 80 coups de fouet.»
Le voile est resté depuis le signe distinctif des riches citadines et demeura inconnu dans les campagnes où les hommes ne songeaient pas à voiler les femmes en raison des travaux qu'ils leur confiaient.
 
Un avant et après «Révolution iranienne de 1979»
C'est la Révolution iranienne de 1979 qui entraîne la généralisation du voile. Le hijab, innovation sortie tout droit de la tête des tailleurs islamistes, a supplanté dans les pays du Maghreb le haïk traditionnel, un carré de tissu blanc.
Bien sûr, ce sont là les signes d'une société arabo-musulmane en crise, sans projet, sans perspectives, soumise à des régimes totalitaires et qui n'a pour unique espace de respiration, d'utopie, que la religion.
Pierre Bourdieu expliquait que dans l'Algérie coloniale, l'homme colonisé renvoyait sur la femme toute la violence subie de la part du colonisateur. Désormais, l'homme musulman renvoie sur la femme tout le chaos que lui fait subir la crise planétaire.
Dans ces pays sans libertés, l'islamisme fonctionne comme une eschatologie. Il efface toutes les aspérités de la vie pour ne faire miroiter que les plaisirs de «son vaste paradis».
 
L'islam à l'origine : une religion d'Etat et de conquête
Ici se pose également la question de la place de l'islam chez l'Autre. Contrairement au judaïsme qui s'est forgé dans l'exil, au christianisme qui s'est inventé durant les persécutions, l'islam est venu au monde comme une religion d'Etat et une religion de conquête.
Il n'a pas été souvent minoritaire et la place qu'il a accordée aux autres religions n'a pas été un exemple de tolérance. Et qu'on en finisse également avec cette parité des signes religieux.
A Rome ou à Jérusalem, on ne lapide pas ceux qui ont oublié leur croix ou leur étoile de David, en revanche, de Téhéran à Khartoum, de Kaboul à Casablanca, chaque jour des femmes sont violées, vitriolées, assassinées, fouettées ou licenciées parce qu'elles ne se sont pas couvert le visage et le corps.
 
Le hijab est l'effacement et l'abolition virtuels de la femme. Tous les écrits fondamentalistes l'affirment, «le voile est obligatoire car il doit cacher la aoura (parties du corps) de la femme».
C'est-à-dire que tout son corps est perçu comme une partie honteuse. Le hijab joue la fonction que lui a assigné Paul, il y a deux mille ans: signifier à la femme en public qu'elle est un être inférieur, bonne à museler.
Toute fille pubère est donc perçue comme une partie honteuse. Elle est éduquée pour se percevoir, depuis l'âge de 8 ans, comme un objet sexuel potentiel qui doit être dérobé aux yeux de la foule concupiscente.
Derrière chaque voile, il y a trois mille ans de haine envers la femme qui nous regarde. par Mohamed Kacimi (romancier algérien) Source 

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COMMENTAIRE :
Quand l'apôtre Paul citait ces arguments, il faut voir aussi le contexte.
À l'époque aussi, au Ier siècle, les femme ne devaient pas parler en public à un autre homme que son mari. Dans cette même période, les hommes portaient des ''robes'', ce qui n'a pas changé avec les musulmans. Ils portent tous cette tenue qui couvre le corps de l'homme du cou jusqu'aux chevilles !

Voici ce qu'on y lit dans 1 Corinthiens 11 : 3-15
- 11.3 Je veux cependant que vous sachiez que Christ est le chef de tout homme, que l'homme est le chef de la femme, et que Dieu est le chef de Christ. 11.4 Tout homme qui prie ou qui prophétise, la tête couverte, déshonore son chef. 11.5 Toute femme, au contraire, qui prie ou qui prophétise, la tête non voilée, déshonore son chef: c'est comme si elle était rasée. 11.6 Car si une femme n'est pas voilée, qu'elle se coupe aussi les cheveux. Or, s'il est honteux pour une femme d'avoir les cheveux coupés ou d'être rasée, qu'elle se voile. 11.7 L'homme ne doit pas se couvrir la tête, puisqu'il est l'image et la gloire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l'homme. 11.8 En effet, l'homme n'a pas été tiré de la femme, mais la femme a été tirée de l'homme; 11.9 et l'homme n'a pas été créé à cause de la femme, mais la femme a été créée à cause de l'homme. 11.10 C'est pourquoi la femme, à cause des anges, doit avoir sur la tête une marque de l'autorité dont elle dépend. 11.11 Toutefois, dans le Seigneur, la femme n'est point sans l'homme, ni l'homme sans la femme. 11.12 Car, de même que la femme a été tirée de l'homme, de même l'homme existe par la femme, et tout vient de Dieu. 11.13 Jugez-en vous-mêmes: est-il convenable qu'une femme prie Dieu sans être voilée? 11.14 La nature elle-même ne vous enseigne-t-elle pas que c'est une honte pour l'homme de porter de longs cheveux, 11.15 mais que c'est une gloire pour la femme d'en porter, parce que la chevelure lui a été donnée comme voile? -

D'autre part on dit aussi que les hommes ne doivent avoir les cheveux longs, qu'ils avaient tous (presque) la barbe, que dans les assemblées, on séparait les hommes des femmes...
Il faut tenir compte du contexte. C'est comme la loi du Talion. Ce n'est plus applicable... enfin pour ceux qui respectent les droits de vie... et d'égalité.

Notes :
[1] L'auteur romancier oublie volontairement le verset 3 qui dit ceci pour la mise en contexte :
- 11.3 Je veux cependant que vous sachiez que Christ est le chef de tout homme, que l'homme est le chef de la femme, et que Dieu est le chef de Christ. -
Christ, c'est Jésus le Fils unique de Dieu, né de l'Esprit Saint, la troisième Personne de la Trinité céleste.
[2] Ce que l'auteur oublie volontairement, c'est cette portion de phrase :
- 11.10C'est pourquoi la femme, à cause des anges, doit avoir sur la tête une marque de l'autorité dont elle dépend. -
Donc, la femme a été créée de la cote de l'homme, qui lui a été créé des mains mêmes de l'Éternel !!!
Genèse 1 : 26-27 Genèse 2 : 6 Genèse 2 : 21-23
Les anges eux-mêmes se voilent la face en présence de Dieu.

Quand on lit la Genèse, Dieu dit aussi ceci :
- 2.18 L'Éternel Dieu dit: Il n'est pas bon que l'homme soit seul ; je lui ferai une aide semblable à lui. 2.19 L'Éternel Dieu forma de la terre tous les animaux des champs et tous les oiseaux du ciel, et il les fit venir vers l'homme, pour voir comment il les appellerait, et afin que tout être vivant portât le nom que lui donnerait l'homme. 2.20 Et l'homme donna des noms à tout le bétail, aux oiseaux du ciel et à tous les animaux des champs; mais, pour l'homme, il ne trouva point d'aide semblable à lui. -
Touareg

Alors je pense plutôt, que le voile au départ, était plus pour le protéger du soleil comme du vent, devenant de même un accessoire de séduction (n'oublions pas que les hommes portaient aussi un ''voile'' enroulé devenant un turban, qu'ils se servent aussi pour se protéger du vent -touaregs-), avant de devenir un outrage à la liberté de la femme.

Aujourd'hui, le voile est représenté comme un pouvoir religieux masculin, mais certaines femmes ne veulent pas le quitter, soit par tradition de peur de se faire critiquer, soit d'appartenance soumise à la religion qui l'impose.

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