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Monday, September 24, 2012

Monde, Place des religions, chacun la sienne

Caricatures de Mahomet : la question des rapports églises/Etat
 
Les nouvelles affaires de caricatures du prophète Mahomet et l'ampleur des protestations qu'elles suscitent remettent dans l'actualité le débat sur la place des religions dans les sociétés démocratiques. La stricte laïcité française fait figure d'exception en Europe.
 
La France est un Etat laïque. Mais est-ce donc le seul en Europe ? Non au sens strict du terme puisque le contraire d'un Etat laïque, c'est l'Etat clérical, c'est à dire un Etat dirigé par l'Eglise. Ce n'est bien sûr le cas dans aucun des Etats européens qui sont donc tous "laïques" et garantissent tous la liberté de conscience. Mais le terme laïque a pris en France une connotation plus restrictive et désigne un Etat qui ne s'adosse à aucune religion.
 
 
La stricte laïcité française
L'article 2 de la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat (1905) stipule en effet que "la République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte". Une règle assortie d'une garantie par l'Etat de la liberté de conscience et de la liberté de culte. Conséquences pratiques: aucune religion n'est enseignée à l'école publique et aucun religieux n'est rémunéré par l'Etat.
Cette règle souffre cependant d'une exception territoriale: dans les départements d'Alsace est de Mozelle - qui se trouvaient en 1905 sous souveraineté allemande - c'est le régime concordataire qui s'applique et les ministres du culte sont toujours rémunérés par l'Etat et doivent être logés aux frais des communes.
 
Une Allemagne multireligieuse
Cela ne veut pas dire pour autant que l'Allemagne est un pays concordataire. Ce n'est le cas que de certains lander catholiques, comme la Bavière, puisque le terme "concordat" s'applique à un accord entre un Etat et le Vatican. Mais, dans toute l'Allemagne, existent des accords entre les lander et les confessions catholiques, luthériennes, évangéliques, israélites...
Ainsi, la constitution fédérale se déclare "conscience de sa responsabilité devant Dieu et les hommes". Surtout, l'Etat fédéral lève des impôts pour le compte des 17 religions qui ont le statut de collectivité publique. Les contribuables sont invités à cocher la case correspondant à leur religion et il existe bien sur une case "sans religion".
Dans ce dernier cas, vous ne payez pas l'impôt du culte dont le montant n'est pas du tout symbolique puisqu'il atteint 9% de l'impôt sur le revenu. Les deux principales religions, la catholique et l'Evangélique, collectent ainsi 10 milliards d'euros par an.
 
Catholicisme et Italie font bon ménage
Les accords du Latran signés en 1929 entre le gouvernement de Mussolini et le Saint-Siège incluaient un concordat qui faisait de la religion catholique la religion d'Etat en Italie. Dès 1948, date d'entrée en vigueur de la constitution de la première république italienne, la séparation entre l'Eglise et l'Etat a été instaurée, mais le concordat a été maintenu. Il n'a été renégocié qu'en 1984, mettant fin définitivement au statut d'Eglise d'Etat de la religion catholique.
Mais il est toutefois rappelé que "les principes du catholicisme font partie du patrimoine historique du peuple italien". De fait, la séparation Eglise/Etat est assez floue : les actes d'état civil religieux, comme le mariage, sont toujours reconnus civilement, et l’enseignement de la religion catholique dans les écoles publiques est maintenu.
 
Des avantages pour l'Eglise contestés en Espagne
En Espagne, même si 80% de la population espagnole se déclare catholique, moins de 15% des Espagnols se rendent à l'Eglise une fois par semaine. Tout comme l'Italie, l'Espagne n'a pas de religion d'Etat mais le Concordat signé en 1979 avec le Saint-Siège prévoit une exemption fiscale partielle de l'Eglise. Ce que dénonce évidemment l'opposition socialiste. Depuis 2005, il faut savoir aussi que les cours de religion dispensés à l'école publique sont redevenus facultatifs.
Bien qu'à majorité catholique, la Belgique n'est pas un pays concordataire. En revanche, l'Etat y reconnait certaines religions et prend à sa charge la rétribution des ministres du cultes, y compris celle des Imams.
 
La religion mentionnée sur les cartes d'identités
Jusqu'à récemment, pratiquement tous les pays à dominante religieuse non catholique connaissaient un régime de religion d'Etat. Ainsi, la constitution de la Grèce stipule que "La religion dominante en Grèce est celle de l'Eglise orthodoxe orientale du Christ" tandis que les autres confessions sont définies comme des "cultes étrangers".
D'autre part, Le personnel de l'Église est payé par l'Etat et l'instruction religieuse est au programme scolaire. Les grecs ont toutefois obtenu en 2001 le retrait de la mention "religion" sur leur carte d'identité.
 
La Reine, chef d'Eglise
En Angleterre, pas de séparation de l'Eglise et de l'Etat non plus, l'Eglise anglicane est la religion d'Etat depuis le XVIème siècle et le souverain britannique est le chef officiel de l’Eglise d’Angleterre. Les anglais et l'Eglise anglicane partagent d'ailleurs le même drapeau.
Le premier ministre David Cameron a récemment présenté un projet d'étendre le mariage aux couples homosexuels. Une proposition très mal accueillie par l'Eglise anglicane qui refuse de reconnaitre le mariage entre deux personnes du même sexe. La tension est très forte entre le gouvernement et l'Eglise sur ce sujet, et selon The Telegraph, ce désaccord profond pourrait même finir par mener à un "divorce entre l'Eglise et l'Etat".
 
La Scandinavie change les règles
Dans les pays scandinaves, l'heure est à la remise en cause de la religion d'Etat. La Suède a montré la voie en 2000 en séparant la religion luthérienne de l'Etat.
la Norvège vient à son tour d'abolir, au printemps dernier, ce statut pour la religion évangélique et luthérienne. La constitution norvégienne consacre désormais le principe de "l'égalité entre toutes les confessions". Toutefois, il est précisé que l'Etat repose sur un héritage "chrétien et humaniste", et que la famille royale devra continuer d'appartenir à l'Eglise évangélique et luthérienne de Norvège.
Cette décision norvégienne fait réfléchir le Danemark, dont la religion d'Etat est, depuis 1849, l'Eglise nationale danoise (évangélique et luthérienne). Selon le Copenhagen Post, l'autorisation du mariage homosexuel est de nature à remettre en question ce lien entre l'Eglise et l'Etat. par Lucie Kuipers Source

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